L’impact humain sur le climat explique l'ampleur de la saison des feux de forêt de 2017

Un feu de forêt brûle près de Cache Creek en Colombie-Britannique le 10 juillet 2017.
Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les feux de forêt qui ont ravagé plus de 1,2 million d'hectares en Colombie-Britannique en 2017 doivent leur virulence à l'impact humain sur le climat, selon des scientifiques d'Environnement et Changement climatique Canada et de l'Université de Victoria.
Les feux de forêt de 2017 dans la province auraient donc brûlé jusqu’à 11 fois plus de terrain qu'ils ne l'auraient fait sans l'influence des changements climatiques causés par l'humain, écrivent-ils dans une étude publiée en décembre dans la revue Earth’s Future.
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L'étude suggère que les changements climatiques étaient le facteur déterminant des conditions exceptionnellement chaudes qui ont provoqué les incendies dantesques de 2017. La probabilité que le réchauffement planétaire cause des températures anormalement élevées a été estimée à plus de 95 %, disent les chercheurs.
Si d'autres études ont déjà démontré que les changements climatiques affectent la durée des saisons de feux de forêt, celle-ci met la lumière sur l’impact humain.
Pour établir ce lien, les chercheurs ont utilisé une simulation climatique. Cette méthode a permis de comparer la probabilité d’une catastrophe naturelle sur une planète touchée par le changement climatique causé par l’humain à celle qu’elle serait dans un monde sans impact humain.
Megan Kirchmeier-Young, chercheuse scientifique pour Environnement et Changement Climatique Canada a donc comparé les conditions actuelles de 1961 à 1970 à celles d’aujourd’hui et pris en compte les activités humaines responsables du changement climatique, notamment les émissions de gaz à effet de serre.
Avec ses collègues, elle a constaté que les risques extrêmes d'incendie de 2017 étaient deux à quatre fois plus probables en raison du changement climatique anthropique - donc attribuable à l'humain- et que la superficie de terre brûlée était multipliée de 7 à 11 fois.
Impacts sur l'avenir
« Ce type d’analyse peut aider à adapter les politiques [gouvernementales] », estime Megan Kirchmeier-Young.
Mais le plus important, c’est que ces études démontrent à quel point les humains contribuent à une augmentation des risques de feux de forêt
Selon le communiqué du gouvernement canadien, « 65 000 personnes ont dû être évacuées de leur domicile, et des millions d’autres ont été exposées à un air vicié par la fumée dangereuse pour la santé humaine ». L’été 2018 est d'ailleurs pire que 2017, puisque 1,35 million d’hectares ont brûlé pendant la saison des feux.
Pour Megan Kirchmeier-Young, cela n’augure rien de bon : « Si la tendance se maintient, l’augmentation de la température se traduira par une augmentation des incendies de forêt. »