Des documents montrent des liens entre Huawei et des compagnies en Iran et en Syrie

Joueur discret sur le marché canadien des téléphones intelligents, Huawei occupe toutefois une position de choix en matière d'équipements de télécommunications.
Photo : Associated Press / Ng Han Guan
De nouveaux documents obtenus par Reuters montrent des liens entre le géant des télécommunications chinois Huawei et deux sociétés obscures en Iran et une autre ayant mené des activités en Syrie.
Ces éléments donnent du poids aux allégations des États-Unis qui accusent Huawei d’avoir violé des sanctions internationales contre l’Iran.
La directrice financière de Huawei et fille du fondateur de l'entreprise chinoise, Meng Wanzhou, a été arrêtée à Vancouver en décembre dernier et fait depuis l’objet d’une demande d’extradition de la part des États-Unis.
Les autorités américaines soutiennent en effet que Meng Wanzhou a dupé des banques internationales qui ont accepté des transactions avec l’Iran en soutenant que les deux compagnies étaient indépendantes de Huawei. Toutefois, il appert que Huawei les contrôlait, selon les documents obtenus par Reuters en Iran et en Syrie.
Des liens plus étroits mis à jour
Bien que Huawei ait toujours maintenu que les compagnies Skycom Tech Co. Ltd et Canicula Holdings étaient indépendantes, l'enquête de Reuters montre qu'elles entretenaient avec Huawei des liens plus étroits que ce qui avait été révélé jusqu’à présent.
Les documents révèlent qu’un haut dirigeant de Huawei semble avoir été nommé à la tête de Skycom en Iran. Ils montrent également qu’au moins trois individus portant des noms chinois détenaient les droits de signature pour les comptes bancaires de Skycom et Huawei en Iran.
Reuters a aussi découvert qu’un avocat du Moyen-Orient a affirmé que Huawei menait des activités en Syrie par le biais de Canicula.
Mme Meng n’a pas répondu à une demande d’entrevue de Reuters tandis que Huawei a refusé de commenter l’affaire. Le département de la Justice américaine a aussi décliné cette requête. Il a été également impossible de rejoindre les bureaux de Canicula.
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Les démarches judiciaires se poursuivent
Pendant que les États-Unis poursuivent leur démarche pour son extradition, la riche femme d’affaires chinoise se trouve toujours à Vancouver. Elle a été libérée sous caution en décembre dernier. Mme Meng doit revenir en cour le 6 février.
Depuis son arrestation le 1er décembre, 13 Canadiens ont été arrêtés et sont, depuis, détenus en Chine.