Les employés de GM à Oshawa débraient spontanément

Le président du syndicat Unifor, qui représente les employés de l'usine d'Oshawa de General Motors, est extrêmement déçu de sa rencontre, mardi après-midi, avec des représentants de la compagnie à Détroit. GM maintient sa décision de fermer l'usine de la banlieue de Toronto, à la fin de l'année.
Jerry Dias accuse le fabricant automobile de n'avoir pas fait les efforts nécessaires pour trouver une autre solution.
D'ailleurs, suite à la rencontre, les employés de GM à Oshawa ont débrayé de manière spontanée après avoir appris que GM allait fermer l'usine « même si la compagnie admet qu'elle pourrait être sauvée », selon M. Dias.
Workers halted the line tonight @GMcanada Oshawa in reaction to @GM callous decision to let the plant close - even though the company admits it could be saved. #SaveOshawaGM pic.twitter.com/NFAqFPMLnh
— Jerry Dias (@JerryPDias) 9 janvier 2019
M. Dias a publié deux photos sur Twitter vers 23 h mardi montrant des employés sur la ligne d'assemblage qui manifestaient leur mécontentement. M. Dias affirme dans le tweet que des travailleurs ont interrompu l'assemblage ce soir à Oshawa en réaction à la décision impitoyable de GM de fermer l'usine - même si l'entreprise admet qu'elle pourrait être sauvée
.
Le syndicat espérait s'entendre avec la compagnie sur une solution à court terme, pour donner le temps aux parties de développer une stratégie à plus long terme pour sauver l'usine.
Nous n'acceptons pas la fermeture de notre usine d'Oshawa, peu importe les circonstances
, a martelé M. Dias, visiblement contrarié, à sa sortie de la rencontre.
Jerry Dias: « GM a choisi la bataille contre Unifor, ils ont choisi la bataille contre les Canadiens » pic.twitter.com/Y6AUSkTR3g
— Rose St-Pierre (@RoseStPierre1) January 8, 2019
Unifor se bat contre GM depuis l'annonce en novembre dernier de la fin imminente de la production à l'usine ouverte en 1918, qui emploie plus de 2500 travailleurs.
Plus tôt cette semaine, le syndicat a lancé une publicité accusant le constructeur de transférer sa production au Mexique.
Les propositions du syndicat, qui incluent de continuer à produire la Chevy Impala et la Cadillac XTS à l'usine d'Oshawa ou encore d'y faire une partie de la production attribuée au Mexique, ne sont pas économiquement viables, selon le vice-président des affaires corporatives de GM, David Paterson.
General Motors soutient avoir été contactée par une vingtaine de gros employeurs de la région intéressés à embaucher les travailleurs qui seront mis à pied.
Dans un bref communiqué publié mardi en fin d'après-midi, GM a expliqué qu'elle avait demandé au syndicat d'amorcer des discussions constructives sur la stratégie de transition et le soutien à apporter aux travailleurs qui choisiront de prendre leur retraite ou d'entreprendre une nouvelle carrière
.
À lire aussi :
Unifor rappelle que les gouvernements canadien et ontarien avaient renfloué GM lors de la récession de 2008 pour lui permettre d'éviter la faillite.
Nous nous assurons que les Canadiens comprennent que GM trahit les contribuables canadiens et que le constructeur automobile doit comprendre que s'il s'attend à ce que les consommateurs canadiens demeurent loyaux aux véhicules de GM, la compagnie doit l'être à l'égard de ses travailleurs et continuer à construire ici
, a affirmé M. Dias.
Pour le professeur de gestion Yan Cimon de l'Université Laval, ce genre d'argument ne tient pas la route
dans un contexte de commerce international. Il souligne que le plan de restructuration de GM touche aussi quatre usines aux États-Unis.
M. Cimon rappelle que lors du renouvellement de la convention collective, en 2016, GM s'était engagée à songer à de nouveaux modèles qui pourraient être construits à l'usine d'Oshawa après 2020. Toutefois, depuis, la situation a changé et les ventes des modèles fabriqués à cette usine ont baissé.
Pour écouter l'intégrale de l'entrevue avec Yan Cimon : cliquez ici.