Disparition d'Édith Blais : le Burkina Faso, un pays compliqué

Lucas Tacchetto et Edith Blais voyagent ensemble en Afrique de l'ouest. Leur disparition est traitée comme un cas d'enlèvement pas le gouvernement.
Photo : Facebook
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'information demeure jusqu'ici parcellaire sur le sort de la Sherbrookoise Édith Blais et de son compagnon, disparus lors d'un voyage au Burkina Faso. Ottawa demeure discret sur ses démarches pour lui venir en aide, ce que des experts expliquent par le caractère délicat de ce genre de dossiers.
La famille d'Édith Blais, 34 ans, est sans nouvelles d'elle depuis le 15 décembre dernier. Après s'être rendue au Mali, puis au Burkina Faso, la Sherbrookoise devait participer à un projet de reforestation au Togo avec son compagnon de voyage, un Italien de 30 ans.
Ottawa privilégie de façon officieuse la thèse de l'enlèvement pour expliquer sa disparition, même si aucune demande de rançon ne semble avoir été faite jusqu'à présent.
Pour le directeur de l'Institut d'études internationales de Montréal, François Audet, il est tout à fait normal que le gouvernement fédéral soit discret sur ses démarches.
« Si la thèse du kidnapping se confirme, on entrera dans une phase de négociations et de pourparlers avec des intermédiaires et ce sera nécessaire de garder ces éléments confidentiels et à l'écart des médias et des réseaux sociaux », explique-t-il.
Pour l'expert, plusieurs autres raisons peuvent expliquer cette grande discrétion. « Le gouvernement agit possiblement de la sorte par respect pour la famille, pour ne pas partir avec des hypothèses pour lesquelles on n'a aucune information valable pour l'instant. »
Selon François Audet, l'an dernier, plus de 80 cas du genre ont été signalés aux autorités. « C'est une histoire parmi tant d'autres et malheureusement, la zone de l'Afrique de l'Ouest, en général, le Burkina Faso et le Mali surtout, sont des pays qui n'ont pas de contrôle sur leur région. Même si le gouvernement du Burkina voulait faire beaucoup, sa capacité de pression coercitive sur certains groupes est nulle. »

François Audet est directeur de l'Institut d'études internationales de Montréal.
Photo : Radio-Canada
L'ex-sous-commissaire adjoint à la GRC, Pierre-Yves Borduas, abonde dans le même sens. « La GRC a des agents de liaison sur place. Ils sont en contact avec la famille de Madame Blais mais ils ne peuvent pas transmettre l'ensemble de l'information dont ils disposent. Par contre, souligne-t-il, ils se doivent de rassurer la famille sur tout ce qui est fait en relation avec l'enquête en cours ».
Pierre-Yves Borduas ajoute qu'il est possible qu'une demande de rançon ait été faite et que la famille doive garder le silence à cet effet, afin de ne pas compromettre l'enquête en cours.
Des échos sur place
La nouvelle de la disparition de la Sherbrookoise et de son compagnon de voyage italien commence à circuler. Le journal en ligne WakatSéra de Ouagadougou a publié un article concernant les démarches en cours au Québec pour retrouver la jeune femme et son ami. Le texte a été vu par plus de 3000 internautes jusqu'ici.