2018, l'année de l'artiste de rue Wartin Pantois

Wartin Pantois prend une photo de son oeuvre.
Photo : Radio-Canada / Alice Chiche
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Plusieurs personnalités culturelles de la région de Québec ont été très occupées en 2018. Au cours des prochains jours, Radio-Canada vous présentera le bilan de l'année que dressent quelques-unes d'entre elles. L'artiste de rue, Wartin Pantois, qui se promène dans la capitale de façon anonyme, partage son expérience.
Q : Comment êtes-vous devenu artiste de rue?
R : « C’est aussi une façon de se réapproprier l’espace public par l’art, un art qui est parfois clandestin, mais ce n’est pas une idée qui m’est venue un matin [...] c’est un peu un concours de circonstances. Je n’ai pas vraiment choisi d’être artiste de rue, ça s’est fait graduellement, au fil des années. »
Q : Quelle est votre inspiration?
R : « Je marche dans la ville, je repère des murs, je prends des photos. Souvent les lieux m’inspirent aussi, c’est-à-dire que mes interventions, les murs que je choisis, ce n’est pas anodin, parce que l’immeuble a une histoire [...] si je fais une intervention sur un immeuble, dont les locataires ont été expulsés, par exemple, comme il y a quelques années, c’était vraiment un immeuble touché par le phénomène. »
Q : Comment choisissez-vous vos lieux de création, comme pour la tenue du G7 par exemple?
R : « J’ai choisi un lieu qui était en lien avec le projet que j’avais en tête, c’est-à-dire de faire des personnages qui rampent au sol, mais qui tournent en rond aussi. Il y avait comme une belle opportunité sur un des coins du Jardin Jean-Paul L’Allier [...] je trouvais que ça se faisait bien, pour reproduire l’idée de tourner en rond, alors j’ai utilisé le sol de cette façon-là. »
Q : Vous avez fait deux interventions artistiques sur les migrants. Racontez-nous votre expérience.
R : « Je suis allé à leur rencontre, j’ai fait des entrevus audio avec eux, donc j'ai fait le gros de mon travail à Nantes [...] j’ai fait un projet sur les migrants, qui était surtout un projet audio, mais que j’ai diffusé dans une installation qui était sous forme de campements, de petits campements, avec des tentes, les mêmes tentes que les migrants utilisent au centre-ville de Nantes pour dormir. »
Q : On vous surnomme souvent le Banksy de Québec. Qu’en pensez-vous?
R : « Il est vraiment dans le marché de l’art, et dans le marché spéculatif de l’art, c’est-à-dire que ses oeuvres sont, entre guillemets, éphémères, mais elles sont récupérées souvent. Il en fait des pochoirs, il en fait des oeuvres qui reproduisent ses travaux dans la rue [...] c’est une forme d’art éphémère, mais en fait il y a une certaine permanence. Il utilise surtout le pochoir, qui est une forme plus permanente d’inscription au mur, mais moi, avec le papier et les saisons qu’on a au Québec ou peu importe où, c’est vraiment friable. Nécessairement, les oeuvres vont se détruire. »