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Surfer malgré son handicap

Une femme porte une surfeuse sur ses épaules.

Pascale Martineau aide la surfeuse de l'équipe canadienne Victoria Feige à se rendre à l'océan pacifique lors des Mondiaux de surf adapté.

Photo : Grant ISA

Un homme amputé des deux jambes après un accident de travail, une femme blessée à la moelle épinière et une autre perdant la vue en raison d'une maladie dégénérative. Tous des surfeurs de l'équipe canadienne de retour des championnats du monde de surf adapté. Un rêve rendu possible en partie grâce à une kinésiologue de Québec qui s'est donné pour mission de rendre le sport qui la passionne accessible à tous.

Pascale Martineau avait le cœur à la fête avant même le 24 décembre, cette année. La semaine dernière, l’équipe canadienne de surf adapté qu’elle a créée avec 2 complices, il y a 3 ans, est revenue des Mondiaux de San Diego avec une médaille d’or et une d’argent, prenant le 10e rang des 24 nations présentes.

Une nouvelle qui mérite d’être célébrée, croit celle qui accompagnait l’équipe en Californie. Ce sont des athlètes qui pourraient inspirer beaucoup de Québécois vivant avec un handicap et même sans.

Muni d'une prothèse à la jambe droite, un homme file sur une vague sur son surf.

L'Ontarien Nathan Smids est l'un des quatre membres de l'équipe canadienne de surf adapté qu'accompagnait Pascale Martineau à San Diego, du 12 au 16 décembre.

Photo : Courtoisie Evans ISA

Allier passion et profession

C’est un peu grâce à Pascale Martineau que le surf adapté a su prendre son envol au Canada. Kinésiologue à l'Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, surfeuse depuis un voyage dans l’Ouest canadien à Tofino, il y a une dizaine d’années, elle cherchait un moyen d’allier les deux.

Un jour, j’ai découvert qu’il existait dans le Maine des cliniques pour permettre à des gens qui ont des limitations physiques d’essayer le surf pour la première fois. Je me suis dit que c’était l’activité parfaite pour mettre en commun ma passion pour le surf et ma profession.

Après quelques années à donner un coup de main lors de ces cliniques, elle a entendu parler des championnats du monde de surf adapté, dont la première édition avait lieu à San Diego, en 2015.Je me suis tout de suite pris un billet d’avion pour être bénévole là-bas.

Une expérience extraordinaire, dit-elle, mais le Canada ne comptait aucun représentant.

Je sais que ce n’est pas notre sport national, mais on est quand même bordé par deux océans et on a une communauté de surfeurs. J’ai appelé Surf Canada en rentrant chez moi et le président était partant pour démarrer un programme, mais ni lui ni moi ne connaissions de surfeurs adaptés canadiens.

Heureusement, un surfeur du nom de Gerry Burns, en fauteuil roulant depuis un accident en jouant au hockey, a contacté Surf Canada avec la même idée à peu près en même temps. Avec son aide, Pascale Martineau a pu mettre sur pied un comité de surf adapté canadien.

Plus on en parlait, plus des surfeurs levaient la main pour nous dire qu’ils pratiquaient le surf adapté et qu’ils seraient partants pour en faire en compétition.

Une surfeuse glisse sur une vague à genoux sur sa planche.

La Canadienne Victoria Feige, qui souffre d'une blessure à la moelle épinière, a remporté une médaille d'or, à San Diego.

Photo : Courtoisie Grant ISA

Une expérience qui change des vies

Depuis 2016, le Canada a envoyé 14 représentants aux Mondiaux de San Diego. Les participants à la compétition sont répartis en six catégories, selon le type de handicap.

Cette année, on a un athlète amputé sous le genou qui surfait debout avec une prothèse. Un autre, amputé au-dessus des deux genoux, surfe couché sur le ventre, en appui sur ses coudes. Sa planche est vraiment modifiée pour qu’il ne puisse pas tomber et qu’il soit bien placé, donne en exemple la femme de Québec.

Si elle était fière des résultats obtenus par sa troupe cette année, la kinésiologue admet que les médailles n'ont pas tant d'importance. L’idée est de se dépasser et d’échanger avec les autres compétiteurs en dehors de l’eau durant les cinq jours de compétitions.

Ce que nos athlètes disent, c’est que ça a changé leur vie. Il y a de plus en plus de compétitions à travers le monde, donc ça leur donne vraiment des objectifs d’entraînement. Puis il y a une communauté qui se crée qui va plus loin que le surf. Des gens qui s’entraident pour surmonter les obstacles du quotidien.

Le surfeur Scott Patterson s'apprête à entrer à l'eau avec l'aide de Pascale Martineau qui tient sa planche.

Le surfeur Scott Patterson s'apprête à entrer à l'eau avec l'aide de Pascale Martineau qui tient sa planche.

Photo : Courtoisie

Des sorties en planche à pagaie adaptée à Québec

En plus de son implication avec l’équipe canadienne, Pascale Martineau a aidé une collègue et amie paraplégique à lancer un club de planche à pagaie adaptée (Nouvelle fenêtre), l’été dernier, à Québec. Des sorties sont organisées sur la rivière Saint-Charles à partir de chez Canots Légaré, à Loretteville.

Pour l’instant, les membres du club sont pour la plupart paraplégiques, mais Pascale Martineau assure que l’idée est d’élargir l’offre à des individus souffrant de différents handicaps.

Le stand-up paddleboard [planche à pagayer debout, NDLR], c’est un sport à la mode. Nos membres en entendaient parler et trouvaient que ça avait l’air plaisant, mais ils ne voyaient pas comment eux pourraient le pratiquer, explique la femme de 32 ans.

Quand ils ont vu que c’était possible pour eux, ça a été comme une révélation. Ce qui est intéressant, c’est qu’en étant assis sur la planche, ils laissent le fauteuil roulant derrière et ils peuvent pousser autant que n'importe qui peut pousser. C’est gratifiant.

D’ailleurs, Pascale Martineau espère que la communauté de la planche à pagaie adaptée fera des petits un peu partout au Québec.

On a tellement de beaux plans d’eau au Québec, l’idéal serait d’agrandir notre projet. Si des gens d’autres régions du Québec ont envie de se partir un club de planche à pagaie adaptée comme on a ici, ça nous ferait plaisir de les former et de leur donner l’information.

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