Le tsunami en Indonésie a fait au moins 281 morts

Le tsunami a été particulièrement meurtrier dans le district de Pandeglang, connu des touristes pour ses plages et son parc national.
Photo : Reuters / Antara Foto Agency
Au moins 281 personnes ont été tuées et plus de 1000 autres ont été blessées à la suite d'un tsunami qui a déferlé samedi soir sur les plages du détroit de la Sonde, entre les îles indonésiennes de Java et de Sumatra. Ce bilan provisoire pourrait s'alourdir, ont prévenu les autorités. On ne recense aucune victime canadienne.
Le tsunami a déferlé sans préavis aux alentours de 21 h 30, heure locale, samedi, détruisant des centaines de bâtiments et semant la panique parmi les habitants.
Selon les autorités, un glissement de terrain sous-marin a été provoqué par l'éruption du volcan connu comme « l'enfant » du légendaire Krakatoa, l'Anak Krakatoa.
Les vagues ont été exacerbées par l'amplitude des marées anormalement élevées en raison de la pleine lune, a expliqué Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l'Agence indonésienne de lutte contre les catastrophes naturelles.
Les habitants et les touristes des régions côtières autour du détroit de la Sonde ont été prévenus de ne pas s'approcher des plages et que l'alerte de fortes marées restait en vigueur jusqu'à mardi.
Le tsunami a été particulièrement meurtrier dans le district de Pandeglang, connu des touristes pour ses plages et son parc national : 164 personnes y ont été tuées, selon le bilan provisoire des autorités.
Des morts ont aussi été rapportées à Serang, sur l'île de Banten, dans le sud de Lampung et à Tanggamus.
Les secouristes recherchent des survivants à travers les débris.
Un concert en plein air balayé par la vague
Des images vidéo dramatiques publiées sur les réseaux sociaux montrent un mur d'eau qui s'abat sur un concert en plein air donné par le groupe pop Seventeen. Ses membres sont projetés hors de la scène par la vague qui se propage parmi les spectateurs. Dans une publication sur Instragram, le chanteur du groupe Riefian Fajarsyah peine à contenir son émotion en annonçant la mort du bassiste et celle de l'organisateur des tournées des musiciens.
Dans des images diffusées à la télévision, on voit que la vague a traîné sur la plage de Carita, site touristique populaire de la côte ouest de Java, un amoncellement de détritus divers : plaques de toitures en ferraille ou morceaux de bois.
Des arbres ont également été déracinés, tandis que le sol est jonché de débris.
À Carita, Muhammad Bintang, 15 ans, a vu venir la vague qui a plongé l'endroit dans le noir. « Nous sommes arrivés à 21 h pour les vacances et soudain l'eau est arrivée. Tout est devenu noir. Il n'y avait plus d'électricité, a témoigné l'adolescent. Dehors, c'est le désordre, on ne peut toujours pas atteindre la route. »
Je ne pouvais pas faire démarrer ma moto, alors je suis parti et j'ai couru... J'ai prié et couru aussi vite que je pouvais.
Les réactions fusent
Le président indonésien, Joko Widodo, a exprimé sa sympathie et a ordonné aux agences gouvernementales de réagir rapidement à la catastrophe.
« La situation est bouleversante et tragique en Indonésie », a déclaré le premier ministre du Canada sur son compte Twitter.
La situation est bouleversante et tragique en Indonésie; nous offrons nos condoléances à ceux qui sont touchés par le tsunami qui a frappé le détroit de la Sonde et causé de grands ravages. Les pensées des Canadiens vous accompagnent et notre gouvernement est prêt à vous aider.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 23 décembre 2018
Dimanche soir, Affaires mondiales Canada ne déplorait aucune mort canadienne en Indonésie.
« Notre ambassade et nos partenaires humanitaires sur le terrain évaluent et surveillent de près la situation. Le Canada est prêt à apporter son aide aux collectivités victimes du tsunami », ont affirmé dans une déclaration commune la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et la ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau.
Le président américain, Donald Trump, a lui aussi exprimé son soutien à l'Indonésie : « L'Amérique est avec vous! » a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Le pape François a prié pour les morts, les disparus et les sans-abri en disant qu'il pensait aux victimes.
L'Union européenne a déclaré qu’elle offrait « toute l'assistance nécessaire » à l'Indonésie, ajoutant que « les experts humanitaires de l'UE se tenaient prêts à se rendre sur place » et que le programme européen Copernicus pour la surveillance de l'environnement « a été activé ».
L'ONU s'est également dite « prête à apporter son soutien aux efforts fournis par le gouvernement », a assuré un porte-parole du secrétaire général, Antonio Guterres.
Les autorités avouent leur erreur
Les autorités indonésiennes avaient dans un premier temps déclaré que la vague n'était pas un tsunami, mais une marée montante, et avaient appelé la population à ne pas paniquer.
« C'était une erreur, nous sommes désolés », a par la suite écrit sur Twitter Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l'agence nationale de gestion des catastrophes.
Bien que relativement rares, les éruptions volcaniques sous-marines peuvent causer des tsunamis, selon le centre d'information international des tsunamis.
D'après le Centre indonésien de la volcanologie et de la gestion des risques géologiques, l'Anak Krakatoa montrait des signes d'activité renforcée depuis une semaine. Une éruption survenue peu avant 16 h a duré environ 13 minutes, envoyant à des centaines de mètres dans le ciel un épais panache de cendres.
L'Indonésie, archipel de 17 000 îles et îlots qui s'est formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne, eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, zone de forte activité sismique.
Le 28 septembre, un tremblement de terre de magnitude 7,5 et le raz-de-marée qui avait suivi ont dévasté la ville de Palu, située sur la côte ouest des Célèbes, et ses environs, faisant au moins 2073 morts. Mais 5000 autres personnes sont toujours portées disparues, la plupart enterrées sous les décombres de bâtiments détruits.
En 2004, un tsunami provoqué par un séisme de 9,3 au large de Sumatra avait tué 220 000 personnes sur les côtes de l'océan Indien, dont 168 000 en Indonésie.
Conseils et avertissements aux voyageurs canadiens
Le gouvernement fédéral rappelle aux Canadiens en déplacement dans le secteur touché par la tragédie qu'ils doivent faire preuve d'une grande prudence et éviter tout voyage non essentiel dans la région du Sulawesi central.
Les Canadiens peuvent obtenir une aide consulaire d'urgence en communiquant avec l’ambassade du Canada à Jakarta par téléphone : +62 21 2550 7800, à frais virés au +1 613 996-8885 ou par courriel à l'adresse sos@international.gc.ca.