Noël sans mon père

Lélia Gouillart, Véronique Mercier et Éva Strady dans le salon de la maison familiale.
Photo : Radio-Canada / Claude Bouchard
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les filles de Cédric Gouillart, cet homme porté disparu depuis le mois de mai, s'apprêtent à vivre un premier Noël sans leur père. Sept mois après la disparition de l'homme de 48 ans, Lélia Gouillart, Éva Strady et leur mère Véronique Mercier n'ont pas du tout le coeur à fête.
Leur vie a basculé le 19 mai dernier.
C'est comme si le temps s'était arrêté.
Cédric Gouillart est parti à pied de la résidence familiale et il n'est jamais revenu.
Au cours des jours et des semaines qui ont suivi, des recherches ont été menées dans le secteur Portage-des-Roches.
La Service de police de la Ville de Saguenay a déplacé son poste de commandement mobile.
Des bénévoles se sont mobilisés.
Les berges de la rivière Chicoutimi ont été arpentées.
Des chiens pisteurs ont été déployés, mais rien n’a permis de trouver la moindre trace du père de famille.
Pour moi, pour mes enfants, pour la police d'ailleurs, c'est quelqu'un qui est allé dans le bois pour poser un geste
, mentionne la conjointe de Cédric Gouillart, Véronique Mercier.
Dans la maison de cette dernière, il n’y a pas de sapin cette année.
En fait, il n’y a pas de Noël.
On n'est pas du tout dans l'ambiance de Noël. Ça ne nous traverse pas l'esprit. On n'en a pas envie en fait
, mentionne Véronique Mercier.
Ça ne nous tente pas de décorer, ça ne nous tente pas de faire à manger, ça ne nous tente pas de faire de cadeaux. On fait quoi?
Depuis le départ de Cédric, les trois femmes n’arrivent plus à s'asseoir à table au même moment.
Difficile d’imaginer un souper de Noël dans ces circonstances.
Souvent, on mange chacune notre tour pour ne pas se retrouver ensemble, pour éviter d'avoir cette chaise vide à côté de nous
, illustre Véronique Mercier.
C'est comme s'il fallait qu'on réapprenne à être une famille, à trois, alors qu'on était quatre avant.
Le 16 décembre, Lélia et Éva sont parties en France. Le voyage a été payé par leur grand-mère.
Lélia Gouillart souhaite que ce temps de répit lui permette de se changer les idées après des mois de bouleversements.
Tu sais, à chaque jour je suis ici, je viens, je pars le matin, je reviens le soir, je dors ici. C'est ici qu'on est le plus proche de là où papa est parti
, affirme l’adolescente de 16 ans.
Pour sa part, Véronique Mercier a décidé de rester à la maison.
La conjointe du disparu est en train d’écrire un livre pour se raconter.
Elle ignore ce qu’elle fera le 24 décembre.
Ce sera un jour comme un autre.
À l'aube d'une nouvelle année, les trois femmes font quelques souhaits pour 2019.
D'avancer, de continuer d'avancer, de cheminer.
Des réponses. Des réponses sur papa, des réponses sur où est-ce qu'il est. Des réponses sur comment on va faire pour garder la maison.
La meilleure des choses qui puisse nous arriver, c'est qu'on le retrouve
, conclut Véronique Mercier.