Marie Ghesquière, la reine des guimauves

Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le temps des Fêtes rime souvent avec chocolats, caramels et bûche de Noël, mais rarement avec guimauves. Pourtant, les Calgariens s'arrachent celles de la pâtissière Marie Ghesquière, la copropriétaire de She Bakes Bouquets. Avec ses saveurs inusitées de lait de poule ou de cerise, elle a même conquis le coeur des Albertains à la dent salée. Portrait d'une Franco-Albertaine qui sait cuisiner la joie.
Un texte d’Audrey Neveu
Derrière son kiosque très achalandé au marché fermier de Calgary, Marie Ghesquière n’hésite pas à déballer ses créations pour les faire goûter.
Avant même de mordre dans un morceau de guimauve, on est séduit par l’odeur. Les guimauves à la meringue au citron ou infusées à la menthe explosent dans la bouche, sans être trop sucrées pour autant. Lorsque les clients goûtent ces créations, la joie illumine leur visage.

Marie Ghesquière confectionne ses guimauves seulement avec des ingrédients biologiques et de la gélatine produite par du boeuf nourri à l'herbe.
Photo : Radio-Canada / Audrey Neveu
« Quand je vends ma marchandise, je vois que ça rend les gens joyeux, contents. Ils ont un sourire. C'est ça qui me fait plaisir », dit la pâtissière, vêtue d’un tablier blanc. « Quand je suis dans ma cuisine, je pense à tous ces gens-là, qui vont déguster le moment de l'anniversaire, de la célébration. »
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La passion de la pâtissière est contagieuse. Il est difficile de croire que Mme Ghesquière a près de 70 ans. Après avoir longtemps eu une pâtisserie en France, Marie Ghesquière et son mari, Yves, ont immigré au Canada en 2003 et ouvert un café-boulangerie, le Ladybug, très connu à Calgary. En 2016, ils ont ressenti le besoin de mettre la clé sous la porte, mais pas pour longtemps.
On s'est reposés pendant 18 mois et on a un peu voyagé. Je suis retournée à l'école de décoration de gâteaux de Londres pour plusieurs mois, pour apprendre des nouveautés. Quand je suis revenue, la tentation était trop grande d'essayer plein de nouvelles choses!
Les guimauves sont le délicieux résultat de ses expériences culinaires, tout comme ses tartes à la crème, à l’instar de celle qui est en couverture du magazine Culinaire de décembre 2018.
La couronne de Noël est devenue si populaire que son mari doit travailler plus d’une quinzaine d’heures par jour dans leur atelier pour honorer toutes les commandes.

La publication du magazine a propulsé la popularité de She Bakes Bouquets encore davantage.
Photo : Radio-Canada / Audrey Neveu
Une équipe de passionnés
Si Marie Ghesquière est le visage public de She Bakes Bouquets, celui qui est son mari depuis 40 ans, Yves Ghesquière, est tout aussi important.
Mon mari est plutôt comme un pharmacien. Il pèse tout au milligramme. Pour moi, c'est assez agaçant, mais je dois reconnaître qu'il a raison.
« Lui, il n'aime pas chez moi mon fait d'avancer trop vite, de créer de trop », ajoute-t-elle. « Il est plutôt conventionnel, mais il voit qu'avec le résultat, oui, il fallait créer plus. C'est une bonne balance, tout compte fait,parce qu'on se complète vraiment 50-50. »

Marie et Yves Ghesquière ont tous deux été formés comme chefs pâtissiers en France.
Photo : Radio-Canada / Audrey Neveu
Le couple de chefs pâtissiers accorde une grande importance à la qualité des produits.
« Il fait tout d'une façon biologique. Le choix de ses produits est très important », affirme Carmen Quessy, amie du couple depuis une quinzaine d’années. « Marie [...] fait ça pour gagner sa vie, mais elle met un élément de chaleur humaine, de spiritualité, de santé dans la confection de ses produits. »
La passion de la pâtissière est telle qu’elle prend plaisir à y rêver la nuit. « Je me dis : "Cette fleur, je devrais la faire comme ça, comme ça" », explique-t-elle en mimant la décoration d’un gâteau. Les fleurs et la nature sont d'ailleurs sa source d'inspiration principale et la raison de son aventure au Canada.

Marie Ghesquière aime combiner son savoir-faire français aux classiques pâtissiers canadiens, comme ces roussettes trempées dans le chocolat.
Photo : Radio-Canada / Audrey Neveu
Il faut dire que la perspective de la retraite n’effleure même pas son esprit. Elle est trop heureuse de pouvoir semer le bonheur grâce à ses créations.
« C'est un peu comme un artiste qui est sur une scène et qui reçoit les applaudissements. L'artiste donne, mais en retour il reçoit l'approbation du public », explique-t-elle. « J’aime faire ces [ desserts ] , car il y a quelqu’un qui les apprécie. »