La police de Québec s'attaque aux crimes à caractère sexuel non résolus

Le chef du Service de police de la Ville de Québec, Robert Pigeon
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) va lancer en janvier prochain une nouvelle initiative pour réviser des enquêtes sur des crimes sexuels non résolus dans la capitale.
Un texte de Jean-François Nadeau
Le processus de révision des enquêtes en matière d'agression sexuelle (REMAS) va réunir plusieurs intervenants, comme le Directeur des poursuites criminelles et pénales, le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels, Viol-Secours et le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes de l'Université Laval.
« C'est surtout pour donner une voix aux victimes, explique le chef de police du SPVQ, Robert Pigeon. On voit beaucoup que les gens ont besoin d'être rassurés. Les victimes ont besoin d'avoir confiance que les choses se sont passées de la bonne façon. »
Les victimes de crimes sexuels qui voudraient que leur dossier soit révisé pourront en faire la demande directement à la police. L'initiative s'inspire d'un projet similaire lancé à Philadelphie et qui semble donner des résultats.
Dans certains cas, la révision pourrait mener au dépôt d'accusations.
« Le processus est indépendant. D'avoir tous les partenaires réunis autour d'une même table, ça permet de le voir sous plusieurs angles. C'est d'évoluer, de se questionner sur nos façons de faire pour toujours être meilleurs », affirme Robert Pigeon.
D'autres révisions
Parallèlement à cette nouvelle initiative, la police de Québec a révisé dans la dernière année divers dossiers non résolus ou classés, qui découlaient de plaintes pour crime sexuel.
« On a révisé plusieurs dossiers qui avaient été classés non fondés. On a vu certaines petites erreurs plus administratives. Certains n'avaient pas été classés dans les bons cas. On est passés d'un taux de non fondés de 18 % à 11 %. On est meilleurs qu'on pensait », observe Robert Pigeon.
Des arrestations
Le SPVQ a également mis en place une équipe de lutte contre l'exploitation sexuelle des mineures et une autre contre le proxénétisme. Ces deux unités ont permis d'arrêter dans la dernière année 13 proxénètes qui avaient fait sept victimes mineures et neuf victimes adultes.
Le nombre de cas d'agressions sexuelles semble se résorber dans la capitale, selon Robert Pigeon. En 2017, la police de Québec a enquêté sur 535 plaintes de crimes à caractère sexuel. Cette année, en date du 5 décembre, la police avait reçu 429 plaintes.