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Levée de boucliers contre l’exploration gazière et pétrolière près de l’île de Sable

L'île de Sable

L'île de Sable est une bande étroite de terre de 42 km de long, à 300 km des côtes de la Nouvelle-Écosse.

Photo : Radio-Canada / Robert Short

La Presse canadienne
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Une coalition de groupes qui représentent des environnementalistes, des pêcheurs et le secteur du tourisme condamne l'ouverture de zones à proximité de l'île de Sable à la prospection gazière et pétrolière.

En début de semaine, l’Office Canada-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers a lancé un appel à soumissions aux entreprises désireuses de faire de l’exploration dans les eaux peu profondes autour de l’île de Sable.

L’île de Sable est une grande dune de sable soumise aux conditions extrêmes de l’Atlantique Nord. Nous devons tout faire pour la protéger, a déclaré Gretchen Fitzgerald, directrice du chapitre atlantique de la Fondation Sierra Club Canada, en conférence de presse, jeudi.

L’appel de l’Office survient au moment où Parcs Canada vient de terminer un sondage sur la réserve de parc national de l’île de Sable, une désignation donnée à ce territoire isolé, à 300 kilomètres des côtes de la Nouvelle-Écosse, en 2013.

Parcs Canada songe à ouvrir un peu plus l’île aux visiteurs, tout en protégeant son écosystème fragile.

Mme Fitzgerald qualifie d’ « absurde » le fait que l’Office des hydrocarbures ouvre des zones proches de l’île à la prospection gazière et pétrolière au moment où Parcs Canada consulte des Canadiens au sujet des activités récréatives qui devraient être permises dans l’île.

Cette île nous est précieuse, pour nous et le monde entier. On ne peut pas permettre à une industrie de la mettre en péril, dit-elle.

Un phoque gris de l'Île de Sable
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Un phoque gris de l'Île de Sable

Photo : Université Dalhousie / Jarrett Corke

Un moratoire demandé

La Fondation de même que d’autres groupes qui représentent différents intérêts demande l’annulation de l’appel d’offres et un moratoire immédiat sur les forages près de l’île de Sable.

L’appel aux soumissions de l’Office est sujet à une révision de la part du ministre fédéral des Ressources naturelles et du ministre provincial de l’Énergie. Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, a toutefois affirmé jeudi qu’il appuie le développement de l’industrie extracôtière du gaz et du pétrole.

S’il y a des ressources disponibles, nous allons continuer à travailler avec des partenaires et investir massivement dans la géoscience, a-t-il dit.

Stephen McNeil à Sydney le 25 juin 2018.
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Le premier ministre Stephen McNeil a été accueilli par des huées et chahuté en conférence de presse, lundi à Sydney.

Photo : CBC

Le directeur d’un organisme qui représente des milliers de travailleurs de l’industrie des pêches de la Nouvelle-Écosse, John Davis, critique cette volonté du gouvernement provincial de dépenser des millions de dollars sur des évaluations géologiques et géophysiques.

La puissance du lobby pétrolier et gazier et la soif d’argent de certains gouvernements provinciaux créent une tempête parfaite, estime-t-il. Pour ces dollars, la Nouvelle-Écosse est prête à mettre en péril un environnement unique et incroyablement idyllique.

De graves conséquences pour la pêche, le tourisme, en cas de marée noire

La porte-parole d’un autre organisme, Campaign to Protect Offshore Nova Scotia, Marilyn Keddy, affirme que les revenus qui viendraient de l’exploitation pétrolière et gazière près de l’île de Sable sont infimes en comparaison de ce que rapportent les industries de la pêche et du tourisme de la province.

Un déversement incontrôlé, dit-elle, pourrait ruiner une industrie durable qui rapporte quelque 2 milliards de dollars par année.

une plate-forme de forage.
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Un organisme qui représente les industries de la pêche et du tourisme en Nouvelle-Écosse affirme que les effets d'une marée noire près de l'île de Sable seraient catastrophiques.

Photo : SBM Offshore

Une porte-parole de l’Office des hydrocarbures, Tacy O’Rourke, réplique qu’il existe des règlements destinés à protéger l’île de Sable. « Si des permis d’exploration sont délivrés, les entreprises choisies devront faire la preuve, dit-elle, qu’elles peuvent faire les travaux en toute sécurité et sans mettre en danger l’environnement, en étant conscientes que l’île de Sable se trouve à proximité. »

Elle précise que les plates-formes de forage ne pourraient être installées à moins de 1,85 km de l’île.

Le député fédéral d’Halifax, Andy Fillmore, dont la circonscription englobe l’île de Sable, affirme qu’il surveillera cet enjeu de près. Les projets retenus seront soumis à un examen environnemental rigoureux, a-t-il rappelé, et l’Office devra consulter la population et des groupes autochtones avant de permettre aux travaux d'exploration d'aller de l'avant.

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