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Des applications vous suivent à la trace et vendent l’information

Un homme utilise une application de type GPS sur son téléphone intelligent.

Certaines applications enregistrent parfois la position des gens toutes les deux secondes.

Photo : Getty Images / AFP/Thomas Samson

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Combien d'applications gratuites avez-vous installées sur votre téléphone : 10, 30, 100? Chacune d'elles pourrait bien être en train d'enregistrer votre position géographique avec une précision renversante... et de la vendre au plus offrant.

C’est le constat d’une enquête menée par le New York Times, qui a découvert que les grandes applications populaires ne sont pas les seules à miser gros sur la géolocalisation. Les petites le font parfois aussi bien, voire mieux.

Au moins 75 entreprises reçoivent ces données, selon le quotidien, et plusieurs d’entre elles affirment suivre jusqu’à 200 millions d’appareils américains. Cette mine d’or d’informations est ensuite organisée, analysée et vendue à des entreprises de publicité ou de vente au détail, ou encore à des fonds d’investissement spéculatifs. Le journal américain rapporte que la vente de données de localisation totalisera environ 21 milliards de dollars américains cette année.

Les données recueillies peuvent permettre d’afficher des publicités ciblées, mais aussi de comprendre et d’influencer le comportement des utilisateurs, a expliqué au New York Times Elina Greenstein, une dirigeante d’une entreprise de localisation.

Certains pourraient trouver une certaine paix d’esprit dans le fait que ce pistage est le plus souvent anonyme, mais la précision avec laquelle ces applications opèrent permet de facilement identifier une personne.

Grâce à ces données, il est possible par exemple de suivre le trajet d’un appareil à partir d’une maison jusqu’à un lieu de travail. Pis encore, le New York Times indique qu’il a pu retracer les pas d’une personne de chez elle jusqu’à une clinique d’avortement. Dans un autre cas, un enfant se déplace dans la cour de son école, puis vers sa salle de classe. Un autre individu a pu être suivi alors qu’il se déplaçait avec le maire de New York.

Certaines applications enregistrent parfois la position des gens toutes les deux secondes, ce qui permet également de connaître la durée de leurs déplacements et de leurs rendez-vous.

Les services qui récoltent les données se défendent d’espionner les utilisateurs de leurs applications en insistant sur le fait que leur identité n’est pas enregistrée. Mais même si les propriétaires des appareils ciblés ne sont pas identifiés, il serait facile de déduire de qui il s’agit en se basant sur leur adresse ou leur lieu de travail, puis de découvrir des informations qu’elles auraient préféré garder pour elles.

Presque rien ne permet de deviner que le service de localisation d’une application de météo ou de nouvelles locales récolte des données qui seront ensuite vendues. La permission d’obtenir ces données est souvent présentée comme un avantage qui permettra à l’utilisateur d’obtenir un service plus personnalisé. Il faut généralement consulter la politique de confidentialité ou les conditions d’utilisation de l’application, qui sont souvent longues, denses et complexes, pour le savoir.

Les entreprises interrogées par le quotidien new-yorkais ont des pratiques diversifiées en matière de confidentialité. Certaines conservent les données pendant des années, d’autres les effacent après les avoir utilisées pour diffuser des publicités ciblées et certaines ne conservent aucune donnée sur l’adresse des individus.

Une analyse partielle des boutiques d’applications d’Apple et de Google a permis de découvrir qu’Android serait davantage utilisé pour la récolte de ces données qu’iOS dans une proportion de cinq pour un.

Tant d’applications récoltent des données de localisation qu’il est impossible de toutes les nommer. La meilleure chose à faire pour s’en protéger demeure de désactiver les services de géolocalisation de son téléphone.

Avec les informations de New York Times

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