L’aéroport de Mont-Joli au temps de la Seconde Guerre mondiale
L'École de bombardement et de tir de Mont-Joli a été construite en 1941. (Archives)
Photo : Archives
À l'aube de la Seconde Guerre mondiale, une centaine d'aérodromes ont été construits au Canada afin que le pays puisse former des aviateurs. L'un d'eux se trouvait à Mont-Joli, où se situe aujourd'hui l'aéroport de la ville.
Un texte de Maya Arseneau avec les informations de Laurie Dufresne
L’École de bombardement et de tir de Mont-Joli a vu le jour en 1941.
C’est l’entente signée en 1939 pour les pays du Commonwealth qui a permis au Canada de former les aviateurs en vue du conflit mondial imminent.
L’une des missions de cette école de bombardement et de tir au Bas-Saint-Laurent était donc de former les militaires dans des champs spécifiques.
L’auteur du livre Des bombardiers au-dessus du fleuve, François Dornier, souligne que le choix de Mont-Joli était un bon choix pour la pratique, mais également pour son emplacement géographique.
Il y avait une tâche secondaire. C’était de servir de relais entre les différents aérodromes militaires qui couvraient l’ensemble du territoire et pouvoir aussi avoir des activités au-dessus du fleuve Saint-Laurent, car on s’attendait à avoir de la visite des sous-marins
, affirme-t-il.
Ainsi, cette école a eu, à son apogée, 2800 militaires en même temps et 20 avions en entraînement par jour. Au total, 150 avions étaient basés à Mont-Joli.
L’École de bombardement et de tir de Mont-Joli opérait pratiquement tous les jours.
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Conserver le patrimoine militaire
François Dornier, qui donne aussi des conférences sur le sujet, croit qu’il est important de faire valoir ce patrimoine militaire au sein de la communauté.
Je pense que ça fait partie de notre héritage et que le minimum qu’on devrait pouvoir faire, c’est de le rappeler aux gens. Se souvenir qu’un jour, les gens ont mis l’épaule à la roue pour tenter de corriger une situation épouvantable durant le second conflit mondial et la région a fait sa part
, soutient-il.
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Un projet a d’ailleurs été mis en place par des citoyens pour mettre en valeur le patrimoine militaire de l’aéroport de Mont-Joli.
Depuis un an, ils recueillent témoignages et artéfacts reliés à cette époque dans La Mitis. Selon Liz Fortin, la présidente du regroupement culturel de Sainte-Flavie, la cueillette est tellement encourageante qu’un organisme sans but lucratif va se pencher entièrement sur ce dossier.
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Le nouvel organisme Patrimoine militaire de La Mitis a été officiellement créé en novembre dernier.
Pour Denis Secret, agent de développement à Sainte-Flavie, la mission de l’OBNL sera de développer davantage de projets liés à la collection d’artéfacts et de témoignages de l’époque.
L’organisme veut élargir le plus possible leurs ressources matérielles et humaines pour 2020, date qui marque le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
On vise à cette date-là d’avoir une nouvelle exposition, de nouveaux outils technologiques qui permettront de mettre encore plus en valeur tout ce qui a été fait
, explique-t-il.
Engouement marqué
Liz Fortin voit la création de l’organisme d’un bon œil malgré les défis à relever.
Je crois qu’on peut être très optimistes parce que c’est un sujet qui passionne beaucoup de monde et qui est important. Outre le patrimoine matériel, il y a aussi le patrimoine humain
, affirme-t-elle.
Les réactions se font d’ailleurs nombreuses depuis la mise en place du projet. Liz Fortin soutient que beaucoup de citoyens de la région ont le désir d’explorer davantage cette partie de leur histoire.
Elle souligne également qu’à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, on interdisait de dévoiler des détails sur ce qui se déroulait dans l’École de bombardement et de tir.
Aujourd’hui, Liz Fortin remarque que des personnes âgées témoignent de cette époque de façon surprenante.
Ils sont très heureux de [...] pouvoir se permettre d’en parler et de sortir les artéfacts qu’ils avaient, [de] faire des liens
, explique-t-elle.
Un conseil d’administration se réunira ce mois-ci pour définir les bases de fonctionnement de l’OBNL.