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La dirigeante de Huawei  accusée d'avoir violé les sanctions contre l'Iran

Un dessin de cour qui montre Meng Wanzhou de profil.

Meng Wanzhou, lors de sa comparution à la Cour suprême de la Colombie-Britannique à Vancouver, le vendredi 7 décembre 2018.

Photo : Radio-Canada

La Presse canadienne
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La dirigeante du géant chinois Huawei, qui a été arrêtée le 1er décembre à Vancouver et qui fait l'objet d'une demande d'extradition de la part des États-Unis, a été interpellée en raison d'allégations de fraude à son endroit, a-t-on appris vendredi lors de son audience pour remise en liberté sous caution.

Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei Technologies, a comparu devant une salle comble, vendredi, à Vancouver.

La Couronne a dévoilé les allégations selon lesquelles Huawei aurait fait affaire avec l'Iran par le biais de la filiale Skycom, violant donc les sanctions contre la république islamique.

On reproche à Mme Meng, qui est la fille du fondateur et PGD de Huawei, d'avoir prétendu que Huawei et Skycom étaient deux entreprises distinctes et d'avoir menti à un dirigeant d'institution financière, ce qui aurait mis cette institution en danger.

L'audience a été ajournée en fin de journée et doit reprendre lundi, à 10h, heure du Pacifique.

Une femme asiatique portant un vêtement bleu
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La directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou

Photo : La Presse canadienne / Courtoisie Huawei

Portant un chandail et des pantalons en molleton vert, vendredi, Mme Meng a serré la main de son avocat, David Martin, et a continué de lui sourire tandis qu'un shérif l'escortait devant la Cour suprême de Colombie-Britannique.

Me Martin affirme que le dossier contre sa cliente ne tient pas la route, puisqu'il ne prend pas en compte la chronologie des événements. Huawei a vendu Skycom avant même l'entrée en vigueur des sanctions aux États-Unis, en 2010, a-t-il souligné.

Le représentant de la procureure générale du Canada, John Gibb-Carsley, s'est opposé à la remise en liberté sous caution de Mme Meng. La femme de 46 ans a été arrêtée le 1er décembre, à l'aéroport de Vancouver, lors d'une correspondance entre Hong Kong et Mexico.

Me Gibb-Carsley a invoqué que Mme Meng a des raisons de s’enfuir du Canada et possède de vastes ressources financières pour le faire. Il a aussi avancé que la femme d’affaires n’a pas de liens importants avec le Canada. Selon lui, elle possède deux maisons à Vancouver, mais ne séjourne au pays que quelques semaines durant l’été.

De son côté, Me Martin a affirmé que la cour pouvait se fier à la dignité de l’accusée, qui ne briserait jamais un ordre de la cour. Il a ajouté que des mesures de sécurité et de surveillance pouvaient être envisageables si elle est libérée sous condition. De plus, il a dit qu’elle risquait peu de s’enfuir, puisque son mari était à Vancouver.

Parmi les conditions de remise en liberté sous caution qu'il propose pour sa cliente, David Martin inclut notamment l'obligation de garder la paix, de porter un bracelet GPS, de se soumettre à un couvre-feu et de remettre son passeport à la GRC.

Les marchés réagissent à l’arrestation

Huawei est la société de technologie la plus prestigieuse de Chine et a été fondée par le père de Mme Meng, Ren Zhengfei. Avec des ventes qui devraient atteindre plus de 102 milliards US en 2018, ce mastodonte a déjà dépassé Apple en matière de ventes de téléphones intelligents.

Dans un communiqué publié plus tôt cette semaine, l'entreprise a dit se conformer avec l'ensemble des lois et règlements des pays où elle a des activités, dont le contrôle des exportations, les sanctions et les réglementations des Nations unies, des États-Unis et de l'Union européenne.

Huawei, premier fournisseur mondial d'équipement réseau utilisé par les entreprises de téléphonie et d'internet, fait l'objet de préoccupations grandissantes en matière de sécurité aux États-Unis. Washington fait pression sur les pays européens et d'autres alliés pour limiter leur recours à la technologie de Huawei.

Les États-Unis considèrent Huawei et de plus petits fournisseurs de technologie chinois comme des concurrents commerciaux, mais aussi comme de possibles façades pour des activités d'espionnage. L'administration de Donald Trump leur reproche également de bénéficier de subventions et de barrières commerciales inéquitables.

L’arrestation de Mme Meng s’est donc fait sentir sur les marchés boursiers, puisqu'elle pourrait faire dérailler les négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, les deux plus importantes économies mondiales.

Les deux puissances avaient convenu lors du sommet du G20 d’une trêve de 90 jours pour trouver un terrain d’entente, sans quoi le président américain Donald Trump a promis de hausser à nouveau ses tarifs douaniers sur divers produits chinois.

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