Signaux des autobus scolaires à l'arrêt : l'Î.-P.-É. punira sévèrement les contrevenants

Vue de l'avant d'un autobus scolaire de l'Île-du-Prince-Édouard
Photo : Julien Lecacheur
De nouvelles mesures visant à sanctionner plus sévèrement les automobilistes qui ne respectent pas les lumières clignotantes des autobus scolaires entrent en vigueur à l'Île-du-Prince-Édouard vendredi. Dorénavant, tout conducteur pris à enfreindre les règlements perdra automatiquement son permis de conduire.
Un texte de Julien Lecacheur
De nouvelles mesures entrent en vigueur vendredi. Les conducteurs qui ne respectent pas les signaux des autobus scolaires s'exposeront à :
- 12 points d'inaptitude;
- la suspension de leur permis pour trois mois;
- une amende pouvant atteindre 5000 $.
D'autres sanctions s'appliqueront aux automobilistes en faute lorsqu'ils récupéreront leur permis :
- une discussion obligatoire avec des représentants de la sécurité routière;
- des frais de 100 $ pour suivre un cours de conduite préventive dans les six mois;
- une probation d'un an;
- une nouvelle suspension du permis si d'autres points d'inaptitude s'inscrivent aux dossiers des fautifs pendant la probation.
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L'Île-du-Prince-Édouard devient, avec ces nouvelles mesures, la province la plus sévère du Canada en la matière.
Une situation qui a empiré
Depuis plus de 15 ans, Nicole Couture conduit son autobus scolaire sur les routes du centre de l'Île-du-Prince-Édouard tous les matins. Cette année, elle transporte une quarantaine d'élèves sur un trajet d'une centaine de kilomètres s'étalant de Summerside à Kensington, en passant par Malpeque ou encore Indian River. Si la météo rend le trajet parfois plus compliqué, le danger principal provient des automobilistes, assure-t-elle.
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En 15 ans, Nicole Couture n'a pas connu un seul accident avec son autobus. Pourtant, même si la très grande majorité des automobilistes respectent les clignotants rouges du véhicule, certains insulaires passent tout droit. Parfois, c'est très dangereux. Certains conducteurs ne font pas attention, alors il est possible qu'ils dépassent l'autobus sans se soucier des lumières.
Résultat : Nicole Couture est obligée de faire constamment attention au moindre détail. Elle avoue avoir toujours peur qu'un accident se produise. C'est encore pire quand les enfants doivent traverser la route pour rejoindre l'autobus. Tu as toujours cela derrière la tête, car tu ne sais jamais ce qui peut arriver.
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Mme Couture salue les mesures adoptées par la ministre des Transports. Tout de suite, la situation est vraiment inquiétante. Cette nouvelle loi que le gouvernement implantera le 8 décembre est une très bonne loi
, souligne-t-elle.
Prochaine cible : le cellulaire au volant
Mais la loi ne va pas encore assez loin, selon elle. Elle souhaite que la ministre s'attaque également à l'utilisation du téléphone portable en conduisant. Justement, Paula Biggar est en train de réviser le Code de la route à ce sujet.
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En attendant une annonce de la ministre prévue pour le début de l'année 2019, Nicole Couture, qui préside également le syndicat des conducteurs d'autobus scolaires de la province, compte faire de la sensibilisation au sujet des nouvelles mesures. Elle distribuera prochainement dans les écoles anglophones et francophones de la province un dépliant sur l'importance de s'arrêter lorsque les lumières rouges des autobus scolaires sont activées.
Elle compte aussi demander à la province d'installer des caméras sur tous les autobus scolaires de la province, afin d'assurer la sécurité des enfants, mais aussi pour identifier les contrevenants.
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Actuellement, seule une dizaine d'autobus scolaires de l'Île-du-Prince-Édouard sont équipés de caméras sur les 380 autobus en circulation dans la province.