Hausse des diagnostics de TDAH au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Le tiers des adolescents ont reçu un diagnostic de TDAH au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
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Les nouvelles données régionales sur la santé mentale des adolescents sont inquiétantes. Environ 29 % des élèves rapportent avoir reçu le diagnostic d'un trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), une hausse de 9 % en six ans.
Un texte de Priscilla Plamondon Lalancette
Ces résultats provenant de l'Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 ont été publiés mercredi.
« Si on continue un autre 10 ans comme ça, ça va être un peu trop élevé, je pense. On va arriver à la moitié de la population. Ça n’a plus de bon sens »
Bien que plusieurs personnes vivent réellement avec un trouble d’attention, ces chiffres résultent de faux et de mauvais diagnostics, selon Linda Tessier qui dirige un organisme venant en aide aux parents et aux enfants vivant avec un TDAH. C’est que de nombreux parents chercheraient une solution rapide aux problèmes de comportement de leurs enfants.
« Il y a des gens qui pensent que la médication ça va être le miracle, la pilule miracle, mais ce n’est pas ça »
Problèmes de santé mentale
En plus des diagnostics de TDAH, le quart des élèves du Saguenay-Lac-Saint-Jean vivent avec un niveau élevé de détresse psychologique. Un jeune sur cinq connaît également des problèmes d'anxiété.
L’éducatrice spécialisée Kim Laliberté, qui oeuvre également au sein de l’Association PANDA Saguenay-Lac-Saint-Jean, constate effectivement qu’il y a une hausse des problèmes de santé mentale.
« Est-ce qu'on leur laisse le temps d'être des enfants ? La pression, le rythme de la société d'aujourd'hui est beaucoup plus rapide qu’il y a 20-25 ans ou même qu’il y a 10 ans. »
Ça accélère. On demande de plus en plus d'être bon, d'être performant, d'être bon rapidement aussi. On n'a pû le temps de prendre le temps. C'est sûr que moi, au quotidien, quand j'interviens avec les familles, on me dit tout ce qu'ils ont à faire dans une semaine et je pose la question est-ce qu'il a le temps d'être lui-même?
, ajoute-t-elle.
Manque de ressources
Avec le réseau de santé qui déborde et le réseau scolaire qui manque d'effectifs, l'Association espère que la publication de ces chiffres sonnera l'alarme et permettra d’obtenir de meilleurs plans d'intervention pour les jeunes.
Nos demandes sont exponentielles, mais on a des limites aussi à nos services. On manque de financement. On ne peut pas engager d'autre monde
, affirme Linda Tessier.
L’éducatrice spécialisée Kim Laliberté espère également que ces données vont susciter une réflexion collective sur les agendas trop chargés des enfants et sur la société de performance trop exigeante.