Faut-il imposer un code vestimentaire aux élus?

Le député de Jean-Lesage Sol Zanetti arborait chaussures de sport et veston à l'Assemblée nationale mercredi.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La question de la tenue vestimentaire fait beaucoup jaser dans les corridors du Parlement mercredi, alors que le style peu orthodoxe des députés de Québec solidaire suscite de nombreuses réactions.
Un texte de Nahila Bendali
Le débat provient du fait qu'il n’y a pas de code vestimentaire défini pour les élus, si ce n’est qu’ils doivent porter une tenue de ville et respecter le décorum.
Le port de la cravate est obligatoire pour les hommes lors de la période de questions.
L'habit ne fait pas le parlementaire
Les députés solidaires revendiquent quant à eux la liberté d'être authentiques.
Catherine Dorion, élue dans la circonscription de Taschereau, porte des bottes Dr. Martens, une camisole et une tuque à l’Assemblée nationale, selon une photo publiée mercredi dans Le Journal de Québec.
Elle n'a pas l'intention de retourner sa veste et affirme que sa tenue vestimentaire ne constitue pas de la provocation.
La députée solidaire était habillée sobrement avant la période de questions mercredi.

Porter un tailleur à l'Assemblée nationale n'est pas nécessaire, croit Catherine Dorion. Elle estime que les institutions ont évolué au fil des ans.
Photo : Radio-Canada
Catherine Dorion ajoute qu’elle veut simplement rester elle-même, mais précise qu'elle respecterait l'avis du président de l'Assemblée s'il en venait à lui demander de respecter le décorum.
Peut-être que la diversité de s’exprimer peut faire qu’on peut intéresser plus de monde à la politique
, ajoute-t-elle.
Son collègue élu dans Jean-Lesage, Sol Zanetti, s’est pour sa part présenté devant les journalistes en chaussures de sport blanches et veston.
Je trouve que les règles sont pas mal, elles sont très indéfinies
, a-t-il souligné. Cela permet aux élus de s’habiller comme ils le veulent, dans la limite du raisonnable.
Il faut faire confiance aux gens. Si on rentrait là déguisé en poulet ou en girafe, il y aurait peut-être atteinte au décorum. On s’habille de façon confortable.
Respect des institutions
Des députés d’autres formations politiques estiment que l’habillement est une forme de respect des institutions.
Le premier ministre François Legault dit qu'il doit y avoir un certain décorum.
On doit ça à la population
, a-t-il affirmé. M. Legault n'a pas voulu commenter spécifiquement le style des députés solidaires.
Se présenter en jeans et en Dr. Martens, c’est inacceptable
, a commenté le whip en chef du gouvernement, Éric Lefebvre.
Il y a un certain décorum avec toutes les décisions qui se prennent ici.
Il y a certainement une forme de provocation
, souligne pour sa part le député libéral Gaétan Barrette.
Les députés sont là pour représenter le peuple, respecter les institutions, adopter des lois et faire un travail de parlementaire
, ajoute le péquiste Martin Ouellet.
En mode réflexion
Le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, estime qu’une réflexion est à faire sur le code vestimentaire.
C’est vrai que notre réglementation est très large. On parle de tenue de ville contemporaine. Il y a 100 ans et aujourd’hui, ce n’est pas la même chose. Il y a des choses qui évoluent
, dit-il.
Des questionnements du genre se sont faits ailleurs, mentionne François Paradis.
La France a entre autres adopté un code vestimentaire, mais n’oblige plus le port de la cravate et du veston.