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Améliorer les batteries pour véhicules électriques et avions : la mission de Loïc Boulon

Loïc Boulon devant une bâtisse sur laquelle on peut lire IMS.

Le professeur de l'UQTR Loïc Boulon a passé un an à l'Université de Bordeaux pour acquérir des compétences dont il fera profiter Trois-Rivières.

Photo : Radio-Canada / Josée Duchame

Radio-Canada

Les travaux de Loïc Boulon portent sur un sujet qui suscite bien de l'intérêt dans le milieu de la recherche et des industries : comment rendre les batteries plus fiables et plus performantes. Durant un an, le professeur de l'Université du Québec à Trois-Rivières travaille dans un laboratoire de Bordeaux très reconnu en la matière, dans le but d'approfondir ses connaissances et d'en faire profiter l'UQTR.

Un texte de Marilyn Marceau

Dans ce qui ressemble à de gros congélateurs, les chercheurs de l’Institut national polytechnique (INP) de Bordeaux ont entreposé des batteries. Certaines y resteront durant 10 000 heures.

Les batteries sont soumises à différentes conditions dans ce laboratoire, notamment au froid. L’évolution de leur état est surveillée et analysée de très près.

Le laboratoire aussi est surveillé de près. Il y est interdit de couper l'électricité, ce qui mettrait en péril des mois de recherches.

Et n'y entre pas qui veut. L'expertise développée ici est précieuse et intéresse de nombreux géants des secteurs de l'automobile et de l'aéronautique.

Loïc Boulon dans le laboratoire contenant des climatiseurs, tient une boîte de batteries dans les mains.

Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les sources d’énergie pour les véhicules du futur étudie la performance et la fiabilité des batteries, à l'Institut national de polytechnique à Bordeaux.

Photo : Radio-Canada / Josée Duchame

Mieux connaître les batteries pour mieux les utiliser

Le laboratoire de l'Intégration du matériau au système (IMS) est reconnu pour ses recherches sur la fiabilité des batteries, comme l'explique le chercheur Jean-Michel Vinassa.

La modélisation du vieillissement des batteries, [la] prédiction de leur durée de vie, [la] détermination de l’état de santé des batteries : c’est ça qu’on recherche finalement. C’est de savoir dans quel état de santé est une batterie pour savoir si on peut compter sur elle ou pas, dans le transport, notamment. Ça fait partie des choses qui sont très difficiles à savoir précisément, dit-il.

On travaille pour que les batteries coûtent moins cher et que leur coût environnemental soit moindre, précise Jean-Michel Vinassa, responsable d'accueillir Loïc Boulon durant son année à l'Institut national polytechnique de Bordeaux.

Loïc Boulon, qui est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les sources d’énergie pour les véhicules du futur à l'UQTR, baigne déjà dans l’univers du stockage d’énergie et du vieillissement des batteries, mais il intègre à Bordeaux une équipe qui possède des connaissances et des protocoles dont il fera bénéficier l’UQTR.

Typiquement, mes travaux visent à améliorer les performances énergétiques des véhicules propres, [en] incluant donc le véhicule électrique à batterie. Cela signifie concrètement que, pour une autonomie donnée, il y aura, grâce à mes travaux, besoin de moins de batteries et donc l’impact environnemental sera réduit.

Une citation de Loïc Boulon, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les sources d’énergie pour les véhicules du futur à l'UQTR

Loïc Boulon va aussi en profiter pour développer son expertise en aéronautique.

Un de nos gros joueurs industriels au Québec, c’est Bombardier, et venir chercher de l’information sur ce que sont les contraintes et les objectifs du stockage d’énergie dans l’application aéronautique, pour moi, ça a beaucoup de sens, parce que c’est une extension de mes travaux actuels.

Il n’est pas rare que les entreprises fassent appel aux universitaires pour résoudre certains de leurs problèmes. Pour les établissements d’enseignement, c’est une façon d’aller chercher des subventions.

L’IMS, un laboratoire reconnu

Le laboratoire de l'Intégration du matériau au système (IMS) est affilié au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l’Université de Bordeaux. Il est reconnu à l’échelle européenne.
L’IMS collabore avec de gros acteurs de l’industrie, comme Renaud, Peugot, Valeo et Airbus.

« Une force de frappe supplémentaire »

Que ce soit pour faire des économies d’argent, réduire la dépendance à l’essence ou diminuer les émissions de gaz à effet de serre, bien des entreprises sont intéressées par cette question. Le laboratoire ne manque pas de travail.

On ne manque pas de financement, effectivement, souligne Jean-Michel Vinassa. Ce dont on manque le plus, ce sont des bras, donc avoir quelqu’un qui vient nous aider, c’est bien. Quand on dit des bras en recherche, on dit aussi des cerveaux, précise-t-il.

Les deux hommes dehors, devant la bâtisse sur laquelle on peut lire IMS.

Jean-Michel Vinassa, chercheur au laboratoire IMS et professeur à l'Institut national de polytechnique de Bordeaux (à droite), est responsable d'accueillir Loïc Boulon (à gauche).

Photo : Radio-Canada / Josée Duchame

Bien qu’il soit Français d’origine, Loïc Boulon trimballe avec lui, à Bordeaux, son bagage québécois.

Jean-Michel Vinassa apprécie ses connaissances sur l’hiver québécois.

On travaille beaucoup sur les programmes de transport, notamment [en] aéronautique où on "adresse" des gammes de température très importantes; donc, le froid fait partie des préoccupations qu’on peut avoir en stockage d’énergie. On avait donc des intérêts communs scientifiques au niveau recherche, a-t-il déclaré.

Pour lui, le Trifluvien est une « force de frappe supplémentaire ».

Ce que Loïc Boulon est content de retrouver en France?
« Ce que j’aime ici de Bordeaux et ce que je suis content de retrouver finalement en revenant vivre en France, c’est tout ce côté gastronomie. Avec notamment le pain et la boulangerie de quartier à deux pas de la maison, et par exemple avoir du fromage à prix plus abordable qu’au Québec. »

Ce qui lui manque du Québec?
« Quelque chose qui me plaît particulièrement au Québec et aujourd’hui qui commence à me manquer, c’est une qualité de vie qu’il n’y a pas forcément en France. Dans le sens où il y a beaucoup d’espace, les gens vivent beaucoup moins les uns sur les autres et serrés, et il y a une qualité de vie aussi dans le quotidien au niveau des horaires et de la vie familiale qu’on perd un peu en France où finalement tout va plus vite en permanence, même à Bordeaux. »

Main qui tient une batterie

Le laboratoire d'Intégration des matériaux au système (IMS) à Bordeaux travaille avec des joueurs importants du secteur aéronautique et de l'automobile en raison de son expertise sur les batteries.

Photo : Radio-Canada / Josée Duchame

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