Un Spider-Man noir et latino-américain arrive au cinéma

Spider-Man revient, une énième fois, au cinéma. Mais cette année, alors que Hollywood tente de diversifier le profil de ses héros, l'homme-araignée est noir et latino-américain. Au revoir, Peter Parker; bienvenue, Miles Morales.

Moins d'un an après le succès de Black Panther, premier superhéros noir de l'univers Marvel, un autre personnage de couleur tissera sa toile sur grand écran : Miles Morales, dans Spider-Man : dans le spider-verse (Spider-Man : Into the Spider-Verse). Le film sort le 14 décembre au Canada.

Le scénario de ce film d'animation – un adolescent piqué par une araignée radioactive – est déjà bien connu. Mais cette fois-ci, l'action se déroule dans un univers où Peter Parker, plus vieux, se contente d'un rôle de mentor.

Shameik Moore dans la peau de Spider-Man

C'est Shameik Moore, acteur et chanteur d'origine jamaïcaine de 23 ans, qui prête sa voix au jeune superhéros dans ce film réalisé par Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman.

Bien avant de décrocher le rôle, il voulait jouer ce personnage, a-t-il raconté à l'Agence France-Presse (AFP). Une amie lui avait offert un journal pour qu'il couche ses pensées sur papier. « Une des toutes premières choses que j'ai écrites est : "Je suis Spider-Man. Je suis Miles Morales" », dit-il.

Ouvrir en mode plein écran

C'est en apparaissant dans Dope, petit film indépendant apprécié par la critique et sorti en 2015, qu'il a attiré l'attention des producteurs. La probabilité qu'il soit projeté sur le devant de la scène de la sorte était pourtant aussi faible que celle de se faire piquer par une araignée radioactive, se plaît-il à expliquer pour filer la comparaison avec Spider-Man.

« L'araignée l'a choisi alors que plusieurs milliers de personnes vivent à Brooklyn. Et Sony m'a choisi pour Miles Morales au milieu des milliers de personnes qui ont passé des auditions. »

Un hommage à la BD

Spider-Man : dans le spider-verse veut rendre un hommage à la bande dessinée originale, avec son style léger et ses bulles qui s'affichent à l'écran.

Ce sont les premières aventures d'un superhéros Marvel à sortir au cinéma depuis le décès du créateur de Spider-Man, le scénariste Stan Lee, mort le 12 novembre dernier à l'âge de 95 ans. Cette légende de la bande dessinée, papa également des X-Men ou de Hulk, est crédité comme l'un des producteurs exécutifs du film. Et, comme c'est la tradition dans les films Marvel, il fait une apparition – sous forme animée, bien sûr.

Inspiré par l'élection d'Obama

L'idée d'un homme-araignée de couleur a germé dans la tête des responsables de Marvel après la victoire de Barack Obama, en 2008. La maison d'édition – l'un des poids lourds les plus influents de la pop culture américaine – a créé en 2011 ce personnage à la peau légèrement foncée, qui évolue dans une réalité parallèle à celle que connaissent les lecteurs depuis les années 1960 et où Peter Parker est Spider-Man.

L'adaptation de ses aventures semblait donc inévitable, étant donné le nouvel intérêt que Hollywood s'est trouvé pour les films mettant les minorités à l'honneur. Des œuvres qui s'avèrent souvent très rentables (Wonder Woman ou Black Panther pour les superhéros, Crazy Rich Asians dans un autre registre).

« Je pense que tout a à voir avec le business. La raison pour laquelle il y a plus de projets multiculturels, ou avec des femmes, est qu'il y a une vraie demande; les gens sont prêts à payer pour cela », explique à l'AFP Jake Johnson, qui donne sa voix à Peter Parker.

Mais, noir, blanc ou doté d'un teint moyennement foncé, Spider-Man reste un superhéros. Et Miles Morales « n'est pas moins puissant que les autres », ajoute-t-il.