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Une entreprise sanctionnée pour avoir mal ramassé les déchets à Montréal

Un camion à ordures bleu.

Plusieurs contrats de récupération liaient la compagnie Ricova à des arrondissements montréalais.

Photo : Radio-Canada

La société Ricova sera placée sur la liste des firmes à rendement insatisfaisant de la Ville de Montréal pour une durée de deux ans. La multinationale spécialisée dans la gestion des déchets, basée sur la Rive-Sud, n'a pas respecté ses obligations contractuelles dans l'arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, souligne le comité exécutif.

La décision a été entérinée à huis clos mercredi. En vertu de celle-ci, la Ville de Montréal pourra refuser toute soumission déposée par les Services Ricova jusqu'en novembre 2020.

L'entreprise avait fait les manchettes en juillet dernier, plusieurs résidents s'étant plaints que leurs ordures n'étaient pas ramassées – qu'il s'agisse de déchets recyclables, alimentaires ou ménagers.

La situation avait été vivement dénoncée par la mairie de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, avec qui Ricova avait signé un contrat valide du 16 décembre 2017 au 31 octobre 2020 grâce à une soumission d'un peu plus de 2 millions de dollars.

Ce contrat a été résilié à la demande de l'entreprise après seulement 36 semaines, le 21 août dernier, apprend-on dans le sommaire décisionnel. C'est l'entreprise Derichebourg Environnement qui, pour la somme de 3,3 millions de dollars, a accepté de prendre la relève pour les 26 prochains mois.

Le document, rendu public vendredi, demeure vague sur les raisons qui ont poussé Ricova à demander la résiliation de son contrat. Il est toutefois mentionné que, le 2 février 2018, le fournisseur Ricova « a transmis une lettre [...] dans laquelle il affirme son incapacité à respecter ses engagements contractuels et qu'il serait opportun que la Ville résilie (annule) le contrat » – une situation jugée « inhabituelle », voire « exceptionnelle » par le Service de l'approvisionnement.

Le sommaire décisionnel détaille toutefois avec précision les « défauts répétés » qui ont poussé la Municipalité à placer l'entreprise sur sa liste des firmes à rendement insatisfaisant. Elle évoque notamment le « non-respect de l'horaire de collecte », « l'enlèvement incomplet des matières » et « le nombre insuffisant [...] de camions » sur la route.

Le niveau de qualité du service rendu aux citoyens a été médiocre.

Une citation de Extrait du sommaire décisionnel

En raison de ces « défauts majeurs et récurrents », la Ville de Montréal a soumis à l'entrepreneur 70 avis d'infraction accompagnés d'amendes dont la somme dépasse légèrement 100 000 $. Elle lui a aussi soumis une facture d'environ 60 000 $ pour rembourser l'arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, qui a dû se tourner vers ses propres cols bleus à neuf reprises pour compléter des collectes de déchets l'été dernier. Le sommaire décisionnel ne précise toutefois pas si ces montants ont été payés.

Enfin, la Ville dit avoir « entamé un processus visant à opérer compensation d'un montant de 1 014 903 $ en dommage ».

Des plaintes ailleurs à Montréal... et au Québec

La compagnie était suivie depuis le 22 juin 2017 et encadrée par une démarche de redressement par le Service de l'environnement, le Service de l'approvisionnement et cinq arrondissements, poursuit-on.

Car d'autres manquements ont aussi été observés ailleurs sur le territoire de la Ville de Montréal dans la dernière année. Plusieurs plaintes ont été recensées dans les arrondissements d'Ahuntsic-Cartierville, d'Outremont et de L'Île-Bizard–Sainte-Geneviève, entre autres.

La compagnie avait évoqué l'été dernier différents problèmes reliés à l'industrie dans son ensemble pour justifier ses fautes, dont le ralentissement des centres de recyclage causés par le resserrement des normes chinoises.

Une demande d'entrevue transmise à Ricova n'avait pas encore obtenu de réponse au moment de mettre cet article en ligne, vendredi après-midi.

Montréal n'est pas la première municipalité à éprouver des problèmes avec Ricova. Selon le vice-président de Récup Estrie, Pierre Avard, l'usine de Sherbrooke, gérée par Ricova, a dû être fermée pendant deux semaines cet été, l'entreprise n'ayant pas réussi à trier adéquatement les matières recyclables récupérées. Des litiges opposent aussi la compagnie à trois municipalités de la Rive-Sud, soit Mont-Saint-Hilaire, Saint-Basile-le-Grand et Chambly.

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