Un diplôme inespéré pour un jeune autiste
La propriétaire Annie Perron a embauché Samuel Ouellet il y a deux ans.
Photo : Radio-Canada / Catherine Paradis
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le sourire et les étoiles dans les yeux de Samuel Ouellet suffisent à exprimer la fierté qui l'habite. Le jeune de 25 ans qui est Asperger tient dans ses mains son premier diplôme scolaire.
Après deux ans de travail dans un salon de toilettage pour animaux, Samuel Ouellet est officiellement diplômé de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay.
« »
Son certificat en métier semi-spécialisé remis par le ministère de l’Éducation du Québec confirme qu’il a réussi à acquérir toutes les compétences nécessaires au travail d’aide-toiletteur.
Par exemple, interagir avec l'animal, baigner l'animal ou adapter son comportement avec un animal craintif. Il y a aussi toute l'employabilité : arriver à l'heure, être fiable, bien communiquer en milieu de travail, avoir un rythme de travail soutenu, etc. Plusieurs critères sont évalués, ce qui donne une valeur au certificat
, précise l’enseignante en intégration socioprofessionnelle à l’école Laure-Conan, Stéphanie Lavoie.
De l’intimidation à l’identité sociale
Même s’il est aussi aimable que les animaux qu’il cajole, Samuel Ouellet admet que son diplôme est une douce revanche.
« »
La propriétaire du salon de toilettage Beauté canine et féline, là où Samuel travaille, pense que ce diplôme donnera des ailes à son protégé.
Si ça n’existait pas, il serait ici quand même. Mais si nous on n’est plus là, il va pouvoir aller ailleurs. Ce n’est plus juste une lettre de référence, il y a le diplôme à côté
, se réjouit Annie Perron.
C'est une reconnaissance ministérielle, c'est un papier officiel, ça se place très bien dans un curriculum vitae
, renchérit la directrice du centre de formation générale des adultes, Patricia Bouchard.
La diplomation inversée
Si Samuel Ouellet a reçu un des 130 types de certificats en métiers semi-spécialisés de la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay, c’est parce que l’école est revenue le chercher.
Depuis deux ou trois ans, on travaille fortement avec les employeurs pour la reconnaissance des acquis et je vous dirais qu'on a de belles surprises
, précise Mme Bouchard.
Le centre de formation des adultes essaie de faire connaître davantage ses pratiques pour montrer aux entreprises qu’elles peuvent être un milieu d’apprentissage parfois même plus adapté que l’école conventionnelle.