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Des milliers de Franco-Ontariens ont exprimé leur mécontentement

Une foule avec des pancartes.

Selon les organisateurs, plus de 13 500 personnes ont manifesté aux quatre coins de l'Ontario.

Photo : La Presse canadienne / PATRICK DOYLE

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Des milliers de Franco-Ontariens ont manifesté aux quatre coins de leur province, samedi, en réaction aux compressions dans les services en français annoncés par le gouvernement Ford.

Dans certains cas, les manifestations ont eu lieu devant les bureaux de députés ou de ministres progressistes-conservateurs, notamment ceux du premier ministre, Doug Ford, et de la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney. Une manifestation s'est aussi tenue au monument pour les droits de la personne, à Ottawa. Près de 1500 personnes étaient présentes à cet endroit, selon les organisateurs.

« C'est la première fois de l'histoire que les Franco-Ontariens se mobilisent de la sorte aux quatre coins de la province », a lancé Gilles LeVasseur, professeur de droit à l'Université d'Ottawa, qui était présent lors de la manifestation dans la capitale fédérale.

La vue en hauteur d'une foule de manifestants tenant des drapeaux verts et blancs.
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Plus d'un millier de personnes ont manifesté pour les droits des Franco-Ontariens à Ottawa le 1er décembre 2018.

Photo : Radio-Canada / Michel Aspirot

« Ce sont les Franco-Ontariens les vedettes », dit Amanda Simard

Amanda Simard, qui a quitté le caucus du Parti progressiste-conservateur jeudi, a souligné l'importance d'exprimer son opposition face à la décision du gouvernement Ford. Mme Simard siège désormais comme députée indépendante. Selon elle, son départ du caucus ne lui nuira pas, mais lui permettra d'avoir une voix plus forte au sein de la législature ontarienne.

« J'étais l'adjointe parlementaire, mais je n'avais pas de voix. Je crois que, maintenant, je vais pouvoir m'exprimer plus librement », a-t-elle indiqué lors d'une manifestation à Rockland, dans l'Est de l'Ontario.

Mélanie Joly, ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, était présente à Ottawa pour soutenir les Franco-Ontariens

« Aujourd'hui, on vit un moment historique [...]. Quand nos gouvernements veulent toucher [à] nos droits linguistiques, ils ne devraient pas les affaiblir, mais les renforcer. Notre message pour les gouvernements qui veulent affaiblir les droits, allez lire vos livres d'histoire », a-t-elle lancé.

Jeudi, le président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO), Carol Jolin, a rencontré Doug Ford, mais a dit ne pas avoir obtenu les résultats escomptés. Aujourd'hui, Carol Jolin s'est dit heureux de voir la mobilisation des Franco-Ontariens. Selon lui, la présence de manifestants aux quatre coins de l'Ontario permet d'envoyer un message.

On voulait que les députés entendent le message dans leurs propres circonscriptions, a-t-il souligné.

Bien qu'il avoue que l'AFO explore des avenues juridiques, M. Jolin croit qu'une solution politique est encore possible et souhaite rencontrer la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, le plus rapidement possible.

Des manifestations partout en Ontario

Dans le Nord de l'Ontario, des dizaines de manifestations ont eu lieu. À North Bay, au moins 200 personnes se sont réunies devant le bureau du ministre des Finances et député de Nipissing, Vic Fedeli.

Au bureau du député de Mushkegowuk–Baie James, Guy Bourgouin, les manifestants étaient invités à signer une pétition pour demander au gouvernement Ford de revenir sur sa décision.

Il faut vraiment se tenir ensemble. On n'a pas le droit de perdre ce qu'on a acquis. Le français est important et on va se battre jusqu'à la fin, a dit Mona Larose, une résidente de Kapuskasing.

Un homme avec un microphone.
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Le député Guy Bourgouin.

Photo : Radio-Canada

À Sudbury, près de 700 personnes se sont rassemblées devant le bureau du député néo-démocrate Jamie West.

Alisha Kara, vice-présidente de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), était présente devant le bureau de Mme Mulroney pour manifester. Elle a réclamé le retour du financement de l'Université de l'Ontario français, elle qui songeait à fréquenter l'établissement à son ouverture.

La présidente du Conseil de gouvernance de l'Université de l'Ontario français, Dyane Adam, était, quant à elle, devant le bureau de Doug Ford. Elle a estimé que, malgré la décision du gouvernement provincial, le projet peut encore voir le jour.

« C'est un message clair que la communauté lance. On est prêts à marcher et à geler dehors. Il y a aussi plusieurs [élèves] qui sont ici et qui veulent fréquenter cette université », dit-elle.

Selon l'AFO, plus de 14 000 personnes ont manifesté aux quatre coins de la province samedi.

Réaction du premier ministre

Appelé à réagir sur la mobilisation, le premier ministre s'en est tenu à une déclaration écrite.

Un porte-parole pour M. Ford souligne que « les Franco-Ontariens ont le droit de manifester pacifiquement ».

Il ajoute que son gouvernement a créé le poste de commissaire aux services en français au sein du bureau de l'ombudsman, qu'il a nommé Caroline Mulroney au poste de ministre des Affaires francophones et qu'il s'est engagé à embaucher un conseiller spécial pour les enjeux francophones dans son bureau.

M. Ford n'a pas manqué l'occasion de critiquer le gouvernement précédent en répétant que Kathleen Wynne et les libéraux ont laissé un déficit de 15 milliards de dollars et qu'il est « impatient de voir le jour où la province sera dans une position financière qui lui permettra d'aller de l'avant avec des projets comme l'Université de l'Ontario français ».

Le 15 novembre dernier, le gouvernement ontarien a annoncé l'annulation de l'Université de l'Ontario français et l'abolition du Commissariat aux services en français, créant un véritable tollé dans la communauté franco-ontarienne. Quelques jours plus tard, le 22 novembre, l’AFO a lancé son mouvement de « résistance ».

Le lendemain, le gouvernement Ford a décidé de conserver certains services, notamment le Commissariat aux services en français, mais en le mettant sous l'égide du Bureau de l'ombudsman de la province. Il a aussi affirmé être disposé à rencontrer plus régulièrement les représentants de la communauté franco-ontarienne.

Solidarité à travers le pays

D'autres communautés à travers le Canada ont exprimé leur solidarité avec les Franco-Ontariens. L'Assemblée communautaire fransaskoise organise une marche à Regina, en Saskatchewan.

Des organismes francophones du Manitoba ont aussi décidé d'organiser un rassemblement à Saint-Boniface pour appuyer les revendications des Franco-Ontariens.

Un rassemblement a lieu à Moncton, au Nouveau-Brunswick, qui vient d'élire un gouvernement conservateur.

Le vice-premier ministre du Nouveau-Brunswick, Robert Gauvin, a assuré que le nouveau gouvernement néo-brunswickois n'allait pas toucher aux droits des Acadiens et des francophones.

Une centaine de personnes manifestent devant l'hôtel de ville de Moncton.
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Des Acadiens ont répondu à l'appel des Franco-ontariens samedi.

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Hughes

Quand j'ai appris les coupures en Ontario, ça a été un gros coup pour moi, mais quand je vois la solidarité ici en Acadie, ça me fait chaud au coeur, a expliqué Geneviève Latour, l'une des organisatrices de l'événement.

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