Des cliniques itinérantes pour répondre à la pénurie de spécialistes en région

Un travailleur de la santé tenant un stéthoscope.
Photo : iStock
Pour trouver une réponse à la pénurie de médecins spécialistes en région, des experts ont imaginé des cliniques itinérantes qui permettent aux patients de consulter près de chez eux. Une solution qui leur fait parfois économiser des centaines de dollars.
Dre Anne Fournier, cardiologue pédiatre au CHU Sainte-Justine, fait partie de ces médecins qui se déplacent en région à la rencontre des patients.
« Ce que je suis venue faire ici, c'est le même travail que j'aurais fait à Sainte-Justine. Je suis venue voir des enfants. Je vais faire leur écho, leur examen clinique et je vais éviter à toutes ces familles de se déplacer », explique-t-elle alors qu’elle ausculte un petit garçon à l’hôpital de Trois-Rivières.
La cardiologue accompagnée d'une technologue rencontre une trentaine de patients par jour, quatre jours par semaine. Elles se rendent dans différentes villes comme Gatineau, Trois Rivières ou encore Amos.
« On trouve ça facilitant. C'est beaucoup plus facile pour nous de ne pas avoir à se déplacer à Montréal », affirme Émilie Simard, la maman du garçon.
Des économies
Il faut dire que ce système de clinique itinérante a un impact sur le portefeuille des familles.
En moyenne, ils économisent une centaine de dollars par visite selon une étude réalisée par la Dre Fournier et Roxane Borgès Da Silva, professeure à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal.
Ainsi, les personnes qui résident à moins de 100 km de l'hôpital Sainte-Justine peuvent économiser jusqu'à 80 $ par consultation.
Celles qui demeurent dans un rayon de 100 à 300 km économisent en moyenne 200 $. Les plus éloignées économisent plus de 800 $ par visite.
Ces cliniques itinérantes seraient même avantageuses pour le système de santé en général.
« Le déplacement des cardiologues ne coûte pas plus cher à l'hôpital. L'un dans l'autre c'est un énorme gain pour les patients et très peu de pertes pour l'hôpital, donc un bénéfice pour la société », assure Roxane Borgès Da Silva.
Un modèle
D'autres spécialistes au Québec offrent des services en région et les auteurs de l’étude affirment que les établissements auraient intérêt à s'inspirer de ce genre de modèle.
« J'adore avoir des études qui enfin vont mettre un terme aux légendes urbaines. On va savoir de quoi on parle. C'est important lorsqu'on organise les soins avec le ministère d'avoir les vrais chiffres devant les yeux », conclut Diane Francoeur, présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.
Avec les informations de Marie-Laurence Delainey