L’auto solo en perte de vitesse à l’Université Laval

L'Université Laval compte environ 8500 places de stationnement.
Photo : Radio-Canada / Alexandre DUVAL
Des étudiants et des employés de l'Université Laval délaissent tranquillement l'automobile au profit d'autres moyens de transport. De 2012-2013 à 2017-2018, les taux de permis de stationnement vendus sur le campus a baissé d'un peu plus de 10 %.
Un texte d’Alexandre Duval
L’administration universitaire a donc dépassé son objectif, qui était de réduire les ventes de permis de stationnement de 8 %.
En chiffres absolus, l’Université Laval a vendu l’équivalent de 457 vignettes de stationnement annuelles en moins l’an dernier, par rapport à 2012-2013.
« Nous expliquons cette diminution par les efforts des membres de notre communauté qui ont opté pour des alternatives à l'auto solo », affirme la porte-parole de l’Université Laval Andrée-Anne Stewart.
Ces dernières années, l’administration a néanmoins posé plusieurs gestes pour faciliter la vie des piétons, des cyclistes, des covoitureurs et des utilisateurs du transport en commun sur le campus.
« Notre objectif est de constamment nous améliorer, de constamment réduire notre empreinte écologique et, justement, d'inciter et d'encourager notre communauté à faire ces pas-là avec nous. »
Place au transport actif
L’Université a notamment augmenté le nombre de supports à vélo disponibles sur le campus. Il y en a aujourd’hui 220, totalisant plus de 2300 places de stationnement.
À cela s’ajoutent trois bornes de réparation en libre-service qui permettent aux cyclistes de faire quelques ajustements sur leur monture en cas de pépin.
Des casiers sécurisés ont aussi été mis à la disponibilité des cyclistes et des douches neuves ont été construites dans quelques pavillons.
« C'est ça notre volonté, dit Mme Stewart. C'est de faire changer des comportements petit à petit en mettant à la disposition des gens des services et des solutions accessibles qui permettent aux gens de faire des choix en fonction de leur réalité. »
Le réseau de pistes cyclables s’est aussi considérablement étendu et des aires pour piétons ont été réaménagées.
Éliminer des places de stationnement
Parallèlement à ces initiatives, l’Université Laval a aussi rendu l’utilisation de l’auto légèrement moins attrayante.
En 15 ans, le nombre de places de stationnement offertes sur le campus est passé d’environ 10 000 à 8500 et il est appelé à diminuer encore.
Mme Stewart soutient que l’administration est consciente que le campus a longtemps été conçu autour de l’automobile, mais que ce temps est révolu.
« La ligne directrice à l'Université Laval, c'est vraiment de prioriser la construction de nouveaux pavillons et d'infrastructures dans des espaces de stationnement. »
De plus, des places de stationnement ont été réservées pour l’autopartage. L’Université a aussi rehaussé le coût de ses vignettes de stationnement, « un moyen pour encourager le transport actif », selon Mme Stewart.
Par exemple, un permis annuel de catégorie 1 coûtait environ 990 $, taxes incluses, en 2012-2013. Cinq ans plus tard, le coût total frôlait les 1150 $.
« Un joueur qui se démarque »
Avec ces initiatives, l’Université Laval est en train de faire du « rattrapage sur des erreurs urbanistiques et historiques », selon le directeur général d’Accès transports viables, Étienne Grandmont.
Selon lui, l’Université Laval est aujourd’hui « un joueur qui se démarque, qui est à l’avant-garde » en matière de transport.
« Si la Ville de Québec et l'ensemble des autres municipalités autour qui fournissent à la fois du personnel et des étudiants faisaient aussi bien que l'Université Laval, on aurait une mobilité beaucoup plus durable dans la grande région de Québec. »
M. Grandmont rappelle que l’Université Laval est l’un des plus importants pôles de déplacements sur le territoire de la Ville de Québec.
Les dernières statistiques disponibles à cet effet remontent à 2011. L’Enquête origine-destination démontrait que l’Université attirait à elle seule plus de 30 000 déplacements par jour.
Déjà à l’époque, le secteur de l’Université et du Cégep de Sainte-Foy faisait bonne figure : environ 32 % des déplacements étaient effectués en transport collectif, soit plus que pour tout autre pôle dans la région de Québec.
Ce secteur enregistrait aussi le plus haut taux de déplacements à vélo, avec 3 % des déplacements totaux chaque jour.
Le taux de permis de stationnement vendus à l’Université Laval est calculé en fonction du nombre d’étudiants et d’employés à temps plein (ETP). Ce taux est passé de 0,186 permis par ETP en 2012-2013 à 0,167 permis par ETP en 2017-2018, soit une baisse de 10,22 %. Ce taux exclut les parcomètres du campus.