Faire son épicerie sans déchet, c’est possible

Patrick Lessard a réduit de 50 % les déchets issus de l'emballage de ses achats en épicerie.
Photo : Radio-Canada
Pour contrer le phénomène du suremballage et pousser à une consommation plus écoresponsable, certains Winnipégois comme Patrick Lessard se sont lancés dans le défi de l'épicerie zéro déchet. Une démarche possible, sans pour autant être évidente dans la capitale manitobaine.
Pour Patrick Lessard, c’est un travail de longue haleine : « Notre cible, c’est zéro déchet et on s’y rend petit à petit. »
Cependant, les résultats concrets se font vite sentir, affirme cet adepte de l’achat responsable. « Avant, on faisait deux à trois sacs de vidanges par semaine. Maintenant, on est rendu à un petit sac par semaine », précise Patrick Lessard.
Il reconnaît néanmoins que ses déchets recyclables n’ont pas vraiment été réduits. En fait, ils ont même un peu augmenté.
À lire aussi:
« Au moins, on envoie tout ça à des usines de transformation pour que ça puisse être réutilisé », se félicite-t-il.
Mais Patrick Lessard ne fait pas cela seulement pour lui. « J’aimerais être capable de montrer aux gens que c’est facile. J’ai converti ma belle-mère, mes parents. C’est presque une petite compétition en famille en ce moment », raconte-t-il.
Selon lui, c’est seulement en poussant vers une plus grande demande de la part des consommateurs pour des services d’épicerie à zéro déchet que les magasins changeront.
« Le magasinage sans déchet, ce n’est pas excessivement facile à Winnipeg. Il y a des endroits comme Generation Green, Bulk Barn, Scoop n’ Weigh, qui proposent des produits en vrac, explique-t-il. Il n’y a pas beaucoup d’endroits centralisés. Il y a beaucoup d’épiceries partout, mais à l’intérieur de ces endroits, il n’y a pas beaucoup d’options à zéro déchet. »
Se lancer, ce n’est pas si compliqué
Patrick Lessard se veut rassurant. Selon lui, il n’est pas si difficile de se lancer dans la pratique de faire son épicerie avec un objectif de zéro déchet.
« Pour beaucoup de gens, les questions d'environnement, c’est intimidant parce qu’on va leur parler, par exemple, d’acheter une voiture électrique. Ça n’a pas besoin d’être si difficile que ça », soutient-il.
Il explique que cela peut commencer par « réduire sa consommation de plastique, qui fait partie de notre dépendance au pétrole ».
Là encore, il n’y a pas besoin de grands préparatifs. « La chose la plus importante à faire, c’est une liste de choses que tu aimerais changer. Ça peut être des sacs d’épicerie à la caisse, des sacs en plastique pour les aliments frais... Il faut faire une liste de déchets que tu aimerais éliminer et choisir la chose la plus facile à changer pour commencer », conseille-t-il.
Une pratique avec quelques contraintes
Patrick Lessard ne le nie pas, sa façon de consommer nécessite un investissement personnel.
« C’est certain que ça demande un peu de déplacements et un peu plus d’efforts. Ça nous rajoute 10 minutes de plus d’épicerie par semaine parce qu’on va aller un peu plus loin pour aller dans un magasin en vrac pour acheter du café ou des nouilles », dit-il à titre d'exemple.
Selon lui, c'est une façon de mieux réfléchir à sa propre consommation.
« Ça prend plus de temps de faire son épicerie quand on doit remplir soi-même les contenants. Mais c’est aussi une façon de prendre conscience de la quantité d'emballage qu’on gaspille habituellement. Ça me permet d’apprendre davantage, de découvrir de nouveaux produits », précise-t-il.
Il ajoute que cela entraîne aussi une autre façon de considérer les produits une fois à la maison.
« Par exemple, les fèves en conserve ne nécessitent pas beaucoup de préparation pour les utiliser dans les recettes alors que les fèves sèches nécessitent un peu plus d’organisation pour les faire tremper, puis les faire cuire », précise-t-il.
Une contrainte qu’il considère comme une nécessité pour avoir accès à des produits non transformés, qu’il juge de meilleure qualité.
Patrick Lessard avoue néanmoins ne pas pouvoir appliquer sa démarche de consommation sans déchet dans tous les aspects de sa vie. Il regrette notamment le suremballage dans les produits de construction et de rénovation et l’absence d’options de rechange pour ces derniers.
D'après des informations de Laïssa Pamou