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Les étudiants du Québec manifestent pour des stages rémunérés

Rassemblement d'étudiants

Les étudiants s'étaient donné rendez-vous à la place Émilie-Gamelin.

Photo : Radio-Canada / Benoît Ducharme

Radio-Canada

Des membres de plusieurs associations étudiantes collégiales et universitaires ont participé à un grand rassemblement à Montréal afin d'obtenir la rémunération de tous les stages en milieu de travail, dans l'ensemble des programmes et à tous les niveaux d'étude, soit dans les universités, les cégeps et les écoles de formation professionnelle.

D'autres manifestations avaient lieu à Gatineau et à Sherbrooke.

Près de 60 000 étudiants poursuivaient leur mouvement de grève amorcé lundi.

Les élèves des cégeps Marie-Victorin, de Saint-Laurent et du Vieux-Montréal en étaient à leur troisième journée consécutive de grève, eux qui sont en grève toute la semaine. D'autres modalités de grève ont été adoptées par d'autres organisations.

Outre une rémunération généralisée pour tous les stagiaires, les étudiants réclament un statut qui les protège contre les accidents de travail, l’intimidation et le harcèlement en milieu de travail. Ils déplorent que l’absence de rémunération les prive de tout recours à la Loi sur les normes du travail et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, puisqu’ils ne sont pas reconnus comme des travailleurs.

De plus, les étudiants ajoutent que les stages non rémunérés sont surtout offerts dans des domaines à prédominance féminine. Cette situation touche particulièrement les étudiantes en enseignement et en sciences infirmières.

Les étudiants ne réclament pas la parité salariale avec les salariés diplômés, mais ils tiennent à être payés pour toutes les heures travaillées afin d’être en mesure de subvenir à leurs besoins.

Les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE), un regroupement étudiant qui pilote ce dossier auprès du gouvernement depuis deux ans, prévoient une escalade des moyens de pression au cours des prochains mois. Le regroupement envisage ainsi de déclencher une grève générale illimitée, en janvier prochain, si les étudiants n’obtiennent pas la rémunération de tous les stages d’ici le début de la session d’hiver.

La FECQ s'invite dans le débat

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), qui a refusé de se joindre au mouvement de grève en cours, présente une série de recommandations qui diffèrent des revendications de leurs collègues du CUTE. La position de la FECQ a d’ailleurs été dénoncée par le CUTE.

« La FECQ n'a fait aucun effort de mobilisation, et aucune de ses associations membres n’est en grève cette semaine », a déclaré une porte-parole du regroupement, Maria-Alexandra Cracium. « Les revendications du mouvement de grève restent la rémunération de tous les stages et la pleine protection en vertu des normes du travail. C'est pour nous tous. »

Proposant sept recommandations comme base de travail, la FECQ réclame la création d’un « chantier sur la question des stages pour rassembler les intervenants du milieu et trouver des solutions communes ».

Le ministre québécois de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Le ministre de québécois de l’Éducation Jean-François Roberge.

Photo : Radio-Canada

La FECQ propose notamment d'élaborer des définitions communes du stage, de même qu'une nomenclature pour définir les divers types de stages. Elle réclame aussi des contrats de stage formels pour tous les stagiaires, de même qu’une amélioration de leur supervision en milieu de travail.

La fédération demande une compensation financière pour les dépenses engagées par les stagiaires lors des stages d’observation et un salaire – au moins équivalent au salaire minimum – pour les stages de prise en charge.

Elle réclame également une couverture d’assurance pour protéger tous les stagiaires québécois et un assujettissement des stagiaires de prise en charge à la Loi sur les normes du travail et à la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.

La FECQ représente près de 78 000 étudiants provenant de 26 cégeps répartis sur l’ensemble du territoire québécois.

Un autre regroupement étudiant, l'Union étudiante du Québec (UEQ), qui représente 79 000 membres d'associations étudiantes universitaires, s'abstient de participer au mouvement de grève. Comme la FECQ, l'UEQ préfère donner sa chance à la négociation.

Le ministre sensible à la problématique

Le ministre québécois de l’Éducation, Jean-François Roberge, s’est montré ouvert, lundi, aux revendications des étudiants, précisant même que son ministère est déjà à l’œuvre dans ce dossier.

Ne défoncez pas des portes ouvertes. Je suis déjà sensibilisé à ça.

Une citation de Jean-François Roberge

M. Roberge a indiqué en entrevue à ICI RDI qu’il avait demandé à son équipe de réaliser un état de la situation pour qu’il puisse apporter les meilleures solutions au problème. Il précise qu’il y a plusieurs types de stages différents et qu’il faut tenir compte de ces réalités multiples pour intervenir de façon adéquate.

« Il y a une grosse différence entre un stage d’observation de quelques heures versus un stage où l’étudiant est en poste, rend des services, travaille à temps plein sans aucune forme de compensation, a indiqué le ministre Roberge, lundi. Et comme on n’a pas un aperçu de la situation, on ne peut pas prendre la bonne décision en ce moment. »

Il y a environ 300 000 stages étudiants par année au Canada, dont 55 000 au Québec.

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