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Une exposition non autorisée sur Banksy à Milan

Un homme avec une casquette renversée sur la tête et un foulard qui cache son visage s'apprête à lancer un bouquet de fleurs.

Love Is in the Air, de Banksy, sur fond rouge.

Photo : Radio-Canada / Serge Olivier

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les œuvres de Banksy suscitent toujours l'engouement, même si l'artiste demeure anonyme. Jusqu'au 14 avril, Milan organise une exposition qui retrace la carrière de l'artiste.

Cette exposition est organisée par le Musée de la culture de Milan (Mudec). Le commissaire Gianni Mercuriola la décrit comme « la première de Banksy dans un musée public, à l'exception de celle de Bristol réalisée par l'artiste, mais qui était surtout une extraordinaire performance ».

Le printemps dernier, une galerie privée dans une ancienne usine de la rue Sterling, à Toronto, exposait 80 oeuvres de l'artiste pour ce qu'on décrivait aussi comme la plus grande exposition de l'artiste à ce jour.

L'exposition au Mudec n'a pas été autorisée par Banksy, et la monter a été « très difficile; c'était comme travailler avec un fantôme », explique le commissaire.

Comprendre Banksy, l'artiste anonyme

L'identité de Banksy est un mystère bien gardé depuis ses débuts dans les années 1990. De lui, on connaît sa nationalité (britannique), sa ville d'origine (Bristol), son compte Instagram aux 5 millions d'abonnés et son site Internet, où il met en ligne ses œuvres, sans autre commentaire.

Le nom de Banksy est écrit en noir sur un mur.
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Une signature de l'artiste Banksy sur un mur de Bristol

Photo : Reuters / Dylan Martinez

« Banksy doit une grande partie de son succès, ou plutôt de sa popularité, au fait d'être un artiste anonyme. C'est une contradiction en soi : la notoriété à travers l'anonymat », note le commissaire.

Pour l'exposition, M. Mercurio explique avoir choisi une approche un peu scolaire pour construire ce parcours baptisé L'art de Banksy : une protestation visuelle.

« Je veux faire comprendre au public qui est Banksy en tant qu'artiste, et pas seulement comme phénomène médiatique. Il est devenu un mythe, et cela a conduit à faire passer au second plan son art, son travail en tant que tel », explique-t-il.

L'exposition commence par une plongée dans les sources d'inspiration de Banksy, du situationnisme à Mai 68, puis sonde le thème de la rébellion, un thème cher à l'artiste.

La technique du détournement

On découvre le fameux Love Is in the Air, sérigraphie d'un manifestant lançant un bouquet de fleurs au lieu d'un cocktail Molotov, témoin d'une résistance pacifique, mais bien réelle.

Plusieurs de ses réalisations témoignent de la technique du détournement utilisée par l'artiste, qui intervient sur des reproductions d'œuvres mondialement connues, en modifiant des éléments pour en changer le sens.

Dans Flag, il reprend ainsi la photo de marines prise en 1945 par le prix Pulitzer Joe Rosenthal, en remplaçant les soldats plantant un drapeau américain par des gamins rebelles de Harlem, juchés sur une voiture incendiée.

Dans Turf War, il transforme l'austère Winston Churchill en icône punk à crête verte, un acte qu'il qualifie lui-même de vandalisme créatif.

La représentation de la reine la montre avec un couronne, des boucles d'oreilles et un collier. Derrière elle, une cible en rouge et bleu. Le portrait de Churchill est tout en noir avec une tignasse qui semble végétale au centre de son crâne.
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Deux des oeuvres de Banksy côte-à-côte. Une représentation de la reine Elizabeth en primate et Churchill arborant un mohack de verdure

Photo : Radio-Canada / Serge Olivier

L'exposition fait aussi la part belle aux fameux rats de Banksy, qui deviennent, sous ses mains d'artiste, joueur de violon ou rappeur.

L'art de Banksy se veut tout à la fois satirique et engagé, dénonçant le consumérisme, l'impérialisme américain ou la guerre, comme ce détournement de la célèbre petite Vietnamienne brûlée au napalm, qui se retrouve entourée de Mickey Mouse et du clown Ronald McDonald.

«  »

— Une citation de  Gianni Mercuriola

Au total, l'exposition présente quelque 80 œuvres, une quarantaine de souvenirs (magazines et autres) et une soixantaine de couvertures de vinyles et de CD dessinés par Banksy, pour Blur ou Paris Hilton par exemple, un pan de son oeuvre souvent ignoré du public.

Un documentaire de 20 minutes et un espace multimédia permettent aussi de découvrir les lieux du monde entier où Banksy a créé, souvent là où l'on ne l'attend pas, de New York à Gaza en passant par Calais.

Selon M. Mercurio, le milieu l'a longtemps snobé, mais avec l'autodestruction partielle d'une de ses toiles qui venait d'être vendue aux enchères pour plus de 1 million d'euros en octobre à Londres, il a réussi à changer cette attitude.

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