Les étudiants de l'UQAR manifestent pour des stages rémunérés

Une centaine d'étudiants de l'UQAR ont manifesté dans les rues de Rimouski.
Photo : Radio-Canada / Ariane Perron-Langlois
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Plus d'une centaine d'étudiants de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) ont marché, mardi, dans les rues de Rimouski pour demander la rémunération de tous les stages. Ils entament ainsi la première de trois journées de grève.
Les étudiants ont manifesté pendant un peu plus d'une heure. Ils sont entre autres passés devant l'Université, le Cégep et l'Institut maritime du Québec. L'itinéraire avait été fourni aux policiers et le tout s'est déroulé dans le calme.
Ils réclament la rémunération de tous leurs stages parce qu'ils considèrent que ces stages sont du travail et qu'ils doivent être reconnus comme tel.

Des étudiantes dénoncent que certaines stages soient non rémunérés.
Photo : Radio-Canada / Ariane Perron-Langlois
Ils rappellent que dans plusieurs programmes, entre autres le travail social et l'enseignement, les étudiants doivent faire des stages de plusieurs semaines à temps plein et qu'il est difficile pour eux de travailler en même temps pour subvenir à leurs besoins. Cette situation leur crée un stress psychologique et financier.
On parle de demander à des étudiants, certaines fois, une tâche à temps plein et de ne pas avoir de rémunération, alors expliquez-moi comment quelqu'un peut faire 30 heures semaine et subvenir à ses besoins.
On trouve que ça représente aussi un manque de reconnaissance au niveau des emplois dans le domaine du "care" précisément, tout ce qui englobe éducation, soins infirmiers, travail social...
Les étudiants de l'UQAR se joignent ainsi à des milliers d'étudiants de cégeps et d'universités qui réclament la rémunération de tous les stages en milieu de travail pour tous les programmes et à tous les niveaux d'étude. Le mouvement devrait s'étendre à 60 000 étudiants de tout le Québec d’ici mercredi.
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Le ministre de l'Éducation se dit actif dans le dossier
Le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, a tenu à préciser qu’il était actif dans le dossier, et ce, depuis son arrivée au pouvoir. Il considère que la grève votée par les étudiants est précoce et que le gouvernement est sensible à la réalité des étudiants en stage.

La vice-présidente aux Affaires externes de l'Association étudiante de l'Université du Québec à Rimouski, Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau
Photo : Radio-Canada
La vice-présidente aux Affaires externes de l'Association générale étudiante de l'Université du Québec à Rimouski (AGECAR), Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau, croit que, contrairement à ce que la Coalition avenir Québec (CAQ) mentionne, ce sont les moyens de pression des étudiants qui activent le dossier auprès du ministère.
Là, en ce moment, [la CAQ] disent qu’ils bougent, mais je pense que c’est à cause qu’on a fait une grève qu’ils bougent finalement.
L’AGECAR travaille sur le dossier des stages depuis deux ans, selon la vice-présidente aux Affaires externes de l’association. Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau confirme avoir eu des contacts avec différents partis politiques durant ce temps, mais la CAQ est la seule formation qui ne s’était pas prononcée sur la rémunération des stages.

Des étudiants en préparation de la manifestation prévue mardi
Photo : Radio-Canada / Simon Turcotte
Cours suspendus
En matinée, environ 80 manifestants ont bloqué les deux entrées de l'UQAR en cette première journée de grève votée la semaine dernière par l'Association générale étudiante. Ils demandaient la levée des cours, ce qui a été accepté par la direction de l'Université vers 7 h 45.
Aucun cours n'a été donné à l’Université mardi. La direction a précisé sur son site web que les cours en vidéoconférence, les activités et les services étaient tout de même maintenus. Elle a aussi demandé à ses employés de se rendre au travail. Seul le campus de Rimouski a été affecté par la suspension des cours.
De son côté, la direction de l'Université n'a pas souhaité prendre position sur la rémunération des stages et rappelle que le ministre de l'Éducation a promis de se pencher sur le dossier.
Le vice-recteur à la formation et à la recherche de l'UQAR, François Deschênes, précise que ces trois jours de grève ne devraient pas mettre en péril la réussite des étudiants et que les étudiants et les professeurs peuvent s'entendre sur des reprises de cours au besoin.

François Deschênes, vice-recteur à la formation et à la recherche de l'UQAR
Photo : Radio-Canada / Simon Turcotte
Comme c'est limité dans le temps, c'est-à-dire on ne parlera pas en termes de semaines au pluriel, je pense que c'est récupérable dans tous les cas. Suffit juste que les gens se parlent.
Les étudiants prévoient retourner sur la ligne de piquetage mercredi et jeudi pour rendre effectif leur vote de grève. La levée des cours sera négociée chaque jour avec la direction de l’UQAR.
D'après les informations d'Ariane Perron-Langlois