Le déversement de pétrole à T.-N.-L. maintenant impossible à nettoyer

250 000 litres de pétrole se sont déversés en mer près de la plateforme flottante SeaRose, vendredi, au large de Terre-Neuve
Photo : CBC
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le plus important déversement de pétrole de l'histoire de Terre-Neuve-et-Labrador sera impossible à nettoyer, affirme mardi l'Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers.
L’organisme gère les ressources pétrolières de la zone extracôtière de Terre-Neuve-et-Labrador au nom des gouvernements fédéral et provincial. Le dirigeant de l’Office, Scott Tessier, a indiqué qu’aucune nappe d’hydrocarbures n’a été repérée à la surface de l’océan lundi et mardi.
Cela signifie que les polluants se sont probablement dispersés, rendant leur nettoyage impossible.
Des conséquences sur la faune
L’Office va maintenant concentrer ses énergies sur la réduction des conséquences négatives pour la faune.
Husky Energy confirme qu’au moins 14 oiseaux de mer ont été englués de pétrole.

Le déversement se serait produit près de la zone « SWRX », selon Husky Energy.
Photo : Husky Energy
Le déversement se serait produit à 5 km de la plateforme SeaRose #icitnl #OilSpill @iciacadie @RadioCanadaInfo pic.twitter.com/CpGVAYwtQz
— Marie Isabelle Rochon (@MarieIsabelleRo) November 20, 2018
Trevor Pritchard, vice-président responsable de la région Atlantique chez Husky Energy, admet que l’entreprise n’a pas respecté les protocoles lors d’un incident, en mars 2017, où une collision avec un iceberg avait été évitée de justesse, mais affirme que la situation ayant mené à ce déversement est différente.
Dans ce cas, toutes les procédures ont été suivies
avant et après la tempête de la semaine dernière, a insisté mardi M. Pritchard.

Trevor Pritchard, vice-président responsable de la région Atlantique chez Husky Energy.
Photo : Radio-Canada / CBC
Nous ne pouvons qu'apprendre de cet événement, s'il y a quelque chose de plus que nous pouvons faire pour prévenir [un nouvel incident]
, dit le dirigeant. Je reconnais que c'est un terrible déversement et nous ne voulons plus voir cela.
En 2017, Husky Energy avait frôlé une catastrophe lorsqu’une collision était presque survenue entre la plateforme SeaRose et un iceberg de grande taille. L’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers avait jugé que Husky n’avait pas respecté son protocole de gestion des glaces.
Scott Tessier dit que ce premier incident sera pris en considération dans le cadre de l’enquête de l'Office sur ce déversement.
Une réglementation déficiente, selon l’opposition
En Chambre lundi, la chef du Nouveau Parti démocratique Gerry Rogers a demandé au premier ministre de Terre-Neuve Dwight Ball si son gouvernement songeait à créer une agence de réglementation indépendante pour l’industrie du pétrole extracôtier, pour obliger les pétrolières à donner la priorité à l’environnement plutôt qu’aux profits.
Le premier ministre a répondu que des groupes indépendants exercent déjà une surveillance du secteur et participent à l’enquête qui a été ouverte à la suite du déversement.
L’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (OCTNLHE) a d’ailleurs le mandat d’assurer la protection de l’environnement et des travailleurs des plateformes en mer.
L'Office a publié cette déclaration, à la suite du déversement : Il ne faut jamais sous-estimer les risques de l’exploitation pétrolière en mer, particulièrement dans notre environnement difficile. Les risques ne sont acceptables que si toutes les mesures raisonnables possibles ont été prises pour les réduire.
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La production a repris à Hebron
L’Office avait ordonné l’arrêt de la production à toutes les plateformes au large de Terre-Neuve en attendant d’évaluer les conditions en mer, mais elle a depuis repris à la plateforme Hebron.
Une violente tempête sévissait à Terre-Neuve lorsque le déversement s’est produit vendredi. L’exploitant principal de la plateforme flottante SeaRose, Husky Energy, a expliqué qu’on s’apprêtait à faire circuler du pétrole préalablement chauffé dans une conduite d’écoulement vers un navire de transport lorsque le pétrole s’est échappé.
Avec les informations de La Presse canadienne et CBC