Les refuges pour sans-abri de Moncton se plaignent de ne pas recevoir assez de financement

La Maison Nazareth, un des quelques refuges pour sans-abri de Moncton.
Photo : Radio-Canada
Alors que la Ville de Moncton demande une aide financière d'urgence à la province pour lutter contre l'itinérance, les refuges pour sans-abri sonnent, eux aussi, l'alarme. Ils se plaignent que le financement qu'ils reçoivent n'est pas assez important pour accueillir davantage de sans-abri.
La Ville de Moncton s'est adressée au nouveau ministre des Finances, Ernie Steeves, pour obtenir du financement afin d'augmenter la capacité des refuges dans la ville.
Paul Pellerin, conseiller municipal à la Ville, a proposé l'octroi de 20 000 $ aux refuges, comme la Maison Nazareth et Harvest House.
Toute aide est nécessaire, mais 20 000 $, ça me fait sourire. Aujourd'hui, le besoin est beaucoup plus énorme que 20 000 $
, dit René Ephestion, directeur général de la Maison Nazareth.
Les travaux sont en cours depuis plus d'un mois à la Maison Nazareth pour améliorer les lieux. Les rénovations se limitent au strict minimum, comme les dortoirs et les salles de bain, et coûteront 80 000 $.
En plus, l’hiver précoce fait en sorte que l’achalandage est en hausse ces jours-ci.
Aujourd'hui on est complet et on doit mettre des matelas sur le sol pour s’assurer qu'aucun client ne dorme dans le froid
, explique René Ephestion.
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La Maison Nazareth ouvre ses portes tout au long de la journée la fin de semaine, au plaisir de ceux qui ont dû se cacher pendant des années pour se réchauffer.
C’est le cas de Tim Horsman, un itinérant qui s'est longtemps abrité dans les banques ou sur des propriétés privées pour se réchauffer, à son grand désespoir : Je me suis fait rejeter de plusieurs endroits.
Une fermeture qui fait mal
Très peu de services sont offerts aux sans-abris durant la journée, comme c'était le cas au centre Reconnect, fermé depuis le mois de janvier.
On pouvait y aller tout l’après-midi pour se garder au chaud. Ils nous donnaient de la nourriture, du café, des journaux pour lire, nous orientaient vers différentes ressources disponibles et puis maintenant plus rien
, déplore Tracy McGowan, une autre sans abri.
L'ancienne directrice du Centre Reconnect, Lisa Ryan, voit d'un bon oeil les démarches des derniers jours à l'hôtel de Ville : Je suis contente que la Ville de Moncton s’active là-dessus.
Selon elle, environ 120 personnes étaient sans-abri à Moncton à la fin du mois de septembre.
Avec les informations de Jean-Philippe Hughes