L'intégration des personnes handicapées intellectuelles, une réussite à la Pulperie

Les stagiaires sont fiers de travailler à La Pulperie de Chicoutimi qui présente actuellement une exposition sur Tintin.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Pulperie de Chicoutimi fait figure de proue dans l'intégration des personnes handicapées au Québec. Au total, 55 personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l'autisme ont fait un stage dans ce musée. Une expérience qui leur a permis d'intégrer le marché du travail.
Un texte de Priscilla Plamondon Lalancette
L’institution saguenéenne est devenue le premier musée au Québec à accueillir des personnes handicapées intellectuelles dans son équipe, en 2010. Aujourd’hui, 16 stagiaires sont à l’oeuvre 3 jours par semaine à la Pulperie de Chicoutimi.

Patrick Lemoine, 43 ans, repeint les chevalets qui ont servi à l'exposition du Zoom Photo Festival.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Quand ils arrivent, le matin, c’est comme un soleil qui entre chez nous.
Qu’il s’agisse du montage ou du démontage des expositions, de jardinage, de ménage ou d’entretien, les stagiaires touchent à tout. Les tâches variées permettent de développer leurs habiletés tout en laissant place à l’expérimentation. Cet apprentissage les rend plus autonomes tout en favorisant leur sociabilité.

Anthony Tremblay, 21 ans, vient d'amorcer son stage à la Pulperie de Chicoutimi. Il s'affaire à démonter une exposition de photos.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
C’est l’école du travail. On est là pour donner la bonne façon de faire pour ne rien briser et pour faire le travail tel qu’il est demandé.
Une fois les compétences acquises, les personnes handicapées intellectuelles quittent la Pulperie pour travailler dans une entreprise qui convient à leurs aspirations.
On travaille beaucoup la communication, les interactions entre les pairs, entre les collègues et les interactions avec l’autorité. Ce sont des outils qu’on donne aux stagiaires pour qu’ils puissent éventuellement intégrer le marché du travail
, explique Ann-Marie Tremblay, enseignante en adaptation scolaire.

Claude Tremblay faisait partie de la première cohorte de stagiaires à la Pulperie il y a 9 ans. Il a rapidement été embauché par le musée.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Certains sont prêts à faire le saut après un an. D’autres ont besoin de quelques années pour développer la confiance nécessaire et trouver un employeur.
J’aimerais ça faire du ménage dans une résidence de personnes âgées. J’aime passer le balai
, confie Martin Desbiens, un stagiaire de 42 ans.

Les stagiaires astiquent les coupes à vin pour qu'elles soient étincelantes.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Jusqu’à ce qu’ils prennent leur envol, les stagiaires sont accompagnés par une enseignante en adaptation scolaire du Centre de formation générale des adultes et par une éducatrice spécialisée relevant du CIUSSS Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Ces stages rémunérés permettent aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme de s’épanouir et de devenir un actif pour la société. Ces personnes handicapées sont d'ailleurs très fières de contribuer au rayonnement du Musée.

L'enseignante en adaptation scolaire Anne-Marie Tremblay supervise et accompagne les stagiaires.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Avec ma gang, on a monté la salle d’exposition de Tintin
, explique Stéphanie, qui aime beaucoup le personnage de bandes dessinées.

Olivier lave les vitres du musée chaque mardi et s'assure de faire disparaître toutes les traces de doigts.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Avec la rareté de la main-d’oeuvre, les accompagnatrices invitent d’ailleurs les employeurs à ouvrir leurs portes aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle.
Ils apportent beaucoup à une entreprise. Ils ramènent les choses aux vraies valeurs, les choses essentielles de la vie.

Keven Pageau, 28 ans, a mémorisé la liste de tâches pour faire le ménage du café du musée.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
La présence de ces stagiaires au grand coeur ne passe d’ailleurs pas inaperçue à la Pulperie.
Souvent, il y a des gens de l’extérieur qui viennent et qui nous font savoir que, chez eux, ils ne sont pas rendus où on est rendus au Québec avec notre intégration. On se dit pourquoi pas ailleurs?
souligne Mme Rivard.