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L’avez-vous vu? Votre nez quand vous mentez et de fausses empreintes pour déjouer la sécurité

Radio-Canada

Grâce à l'intelligence artificielle, des ingénieurs américains ont créé de fausses empreintes qui déjouent les systèmes d'identification biométriques; et l'effet Pinocchio sur le nez existe bel et bien, mais n'est pas celui qu'on pense. Voici quelques nouvelles que vous auriez pu manquer cette semaine.

Un texte d'Alain Labelle


1. L'effet Pinocchio, revu et corrigé

Illustration montrant le changement de température du nez lors d'un mensonge.

Votre nez perd un peu plus d’un degré Celsius lorsque vous mentez.

Photo : Université de Grenade

L’auteur italien Carlo Collodi imaginait dans son roman Les aventures de Pinocchio publié en 1881 que le nez de sa marionnette de bois s'allongeait à chacun de ses mensonges.

Eh bien, une équipe espagnole a établi que le fait de mentir a plutôt l’effet contraire : le nez perd un peu plus de 1 degré Celsius lorsque vous mentez, si bien qu’il rétrécit légèrement. Une différence qui n’est toutefois pas détectable pour l’œil humain.

Le Dr Emilio Gómez Milan et ses collègues de l’Université de Grenade estiment ainsi qu’une simple caméra thermique peut se transformer en détecteur de mensonges avec une grande fiabilité.

Ils ont ainsi pu établir que, lorsque les 60 participants à leurs recherches mentaient lors d’un appel téléphonique à un proche, la température du bout de leur nez descendait d’environ 1,2 degré Celsius et celle de leur front augmentait de 1,5 °C. C’est cette baisse de température qui mène au léger rétrécissement du nez.

La raison derrière ce changement de température de l’organe olfactif? La réflexion du menteur doit amener les ressources énergétiques vers le cerveau, « ce qui augmente la température du front mais diminue celle du nez ».

La caméra thermique a permis d’identifier dans 80 % des cas les menteurs volontaires.

Selon le Dr Gómez Milan, la technique de la caméra thermique se compare avantageusement aux autres systèmes de détection des mensonges disponibles sur le marché.

Le scientifique estime que la police pourrait se servir d’une caméra thermique afin de détecter les mensonges des suspects. Idéalement, cette technique serait de combiner deux méthodes, l’interrogatoire et la thermographie.


2. Une voiture volante bientôt commercialisée aux États-Unis

BlackFly à l'oeuvre.

BlackFly à l'oeuvre.

Photo : Opener

L’entreprise canadienne Opener, soutenue par le cofondateur de Google Larry Page, entend commercialiser en 2019 aux États-Unis sa BlackFly (mouche noire), un véhicule volant monoplace ultraléger.

Dans un premier temps, vous ne pourrez pas l’utiliser pour éviter les embouteillages, puisqu’elle ne pourra pas voler au-dessus des villes, mais uniquement en zone rurale. Plusieurs années de tests sont encore nécessaires avant que la législation permette qu’une voiture puisse voler dans un environnement urbain.

Le pilote ne devra pas obtenir un permis professionnel pour pouvoir être à ses commandes. Seul un permis de pilote non professionnel, c’est-à-dire de pilote amateur ou de loisirs, suffira pour le piloter.

La BlackFly est en développement depuis neuf ans. Elle possède deux ailes équipées de quatre hélices. Un moteur électrique rechargeable grâce à l’énergie solaire lui offre une autonomie de 60 km.

Elle peut atteindre la vitesse de 130 km/h dans les airs et pèse environ 150 kilos sans son pilote. La BlackFly peut atterrir à peu près n’importe où sur la terre ferme, sur l’herbe, et même sur l’eau.

Son prix sera comparable à celui d'un VUS.

La vidéo promotionnelle qui suit montre comment fonctionne la BlackFly :


3. Des vestiges de continent sous l’Antarctique

Illustration de l'Antarctique réalisée à l'aide des données du satellite GOCE.

Illustration de l'Antarctique réalisée à l'aide des données du satellite GOCE.

Photo : ESA

Les données recueillies entre 2009 et 2013 par le satellite GOCE de l'Agence spatiale européenne ont permis à des géophysiciens de voir sous la glace de l’Antarctique et de créer une carte géologique de l'Antarctique en trois dimensions qui permet de conceptualiser l'histoire du continent.

Les mesures fines du champ de gravité de la Terre qu’offre ce satellite ont permis au chercheur Fausto Ferraccioli du British Antarctic Survey et à ses collègues européens d’observer des zones rocheuses denses appelées cratons, qui sont en quelque sorte les vestiges des anciens continents au cœur des plaques continentales actuelles.

Selon les scientifiques, les images gravimétriques obtenues révolutionnent ni plus ni moins nos connaissances de l'Antarctique, le continent le moins étudié à ce jour.

Sous l’est de l’Antarctique, il est possible de constater que la croûte terrestre possède des caractéristiques géologiques révélant des similitudes et des différences avec les autres continents auxquels il était relié il y a 160 millions d'années.

Les images montrent aussi que l'ouest de l'Antarctique possède une croûte terrestre relativement mince similaire à celle de l'Australie et de l'Inde.

Une vidéo montre l’histoire continentale de l'Antarctique après qu'il s'est détaché de la masse continentale du Gondwana il y a 160 millions d'années.


4. Des empreintes feintes grâce à l’intelligence artificielle

Des ingénieurs américains en intelligence artificielle de l’Université de New York ont créé de fausses empreintes digitales qui pourraient s’avérer un outil de rêve pour les pirates informatiques qui tentent de pénétrer dans les systèmes à l’aide de l’identification biométrique.

Philip Bontrager et ses collègues ont établi que de nombreux outils d’identification digitale ne lisent qu'une partie d'une empreinte et que certaines régions du bout des doigts ont plus de traits en commun que d'autres.

Ils ont ensuite utilisé un réseau neuronal pour générer des empreintes digitales artificielles qui peuvent servir en quelque sorte de passe-partout pour entrer dans les systèmes d'identification biométrique.

Des empreintes générées par l'intelligence artificielle et des réelles.

Des empreintes générées par l'intelligence artificielle et des réelles.

Photo : Université de New York

Selon eux, une technique similaire à leur outil appelé DeepMasterPrints pourrait servir dans des attaques informatiques au lieu des logiciels qui exécutent des millions de mots de passe populaires dans les systèmes.

La technique permet en fait de savoir si de fausses empreintes digitales correspondent aux empreintes liées à des comptes d’utilisateurs de systèmes.

Dans leurs travaux, ces ingénieurs ont pu imiter plus d'une empreinte digitale sur cinq dans un système biométrique qui ne devrait avoir qu'un taux d'erreur de 1 sur 1000.

M. Bontrager et son équipe pensent que leurs recherches doivent inciter les entreprises à redoubler d'efforts dans leur utilisation des empreintes digitales en matière de sécurité.


5. Des éléphants qui ne développent plus de défenses

Des éléphants dans le Parc national de Gorongosa au Mozambique.

Des éléphants dans le Parc national de Gorongosa au Mozambique.

Photo : iStock / Pedro Hélder da Costa Pinheiro

Le magazine National Geographic rapporte qu’un phénomène particulier est observé chez les jeunes éléphants femelles du parc national de Gorongosa au Mozambique : environ un tiers d'entre elles n'ont jamais eu de défenses.

Il faut savoir que l’absence de défenses chez les éléphants d'Afrique est une rareté génétique qui frappe habituellement de 2 % à 4 % des éléphants femelles d’Afrique.

Or, cette rareté semble devenir de plus en plus courante dans ce parc.

S’ils ne peuvent toujours pas l’affirmer avec certitude, les zoologistes qui observent les pachydermes depuis des décennies dans cette région pensent que cette anomalie pourrait être une réponse évolutive au braconnage.

La plupart des pachydermes qui vivent dans le parc n’ont pas de défenses, une caractéristique qui leur a permis de survivre à la guerre civile qui a déchiré le pays durant 15 ans, et qui était partiellement financée par le commerce de l’ivoire.

Ainsi, pas moins de 90 % de la population locale d’éléphants a disparu à Gorongosa.

Est-ce que le fait de ne pas avoir de défenses s’est avéré être un avantage évolutif pour les éléphants? La question mérite réflexion puisque le tiers des jeunes femelles nées dans la région après le conflit n’ont jamais eu de défenses.

La biologiste Joyce Poole, qui étudie le comportement de ces animaux pour le National Geographic, affirme que sur les 200 femelles adultes connues du parc, 51 % de celles qui ont survécu à la guerre, âgées de 25 ans minimum, sont dépourvues de défenses, tout comme 32 % des femelles nées après la guerre.

Selon elle, Il apparaît évident que celles qui présentent cette singularité ont mieux survécu au conflit et à la traque des braconniers que les autres.

La transmission de ce caractère demeure un mystère sur le plan génétique, et les éléphantes de Gorongosa seront l’objet de beaucoup d’attention dans les prochaines décennies.


6. Le « troisième pouce » de Dani Clode

Le troisième pouce imaginé par Dani Clode.

Le troisième pouce imaginé par Dani Clode.

Photo : Dani Clode

Dani Clode, une designer néo-zélandaise vivant à Londres, a remis en question l’idée selon laquelle une prothèse ne peut que pallier un handicap en mettant sur pied son « Third Thumb Project » qu’elle peaufine depuis quelques années.

Elle a ainsi créé une prothèse imprimée en 3D qui comporte un doigt supplémentaire et qui ne s’adresse pas uniquement à des personnes qui souffrent d’une déficience physique.

Sa création permet plutôt à la personne qui la porte de réaliser certaines tâches plus compliquées, comme jouer de la guitare.

Une main tenant une orange à l'aide du troisième pouce.

Une main tenant une orange à l'aide du troisième pouce.

Photo : Dani Clode

Mme Clode veut ainsi changer la perception qu’on se fait d’une prothèse qui, habituellement, ne fait que réparer quelque chose d’absent ou de brisé. Selon elle, une prothèse devrait être vue comme quelque chose de positif qui augmente les capacités d’une personne. C’est dans cette optique qu’elle a conçu ce pouce qui s’ajoute à la main de son porteur et qui peut lui offrir des capacités physiques supplémentaires.

Le Third Thumb est contrôlé par les pieds de son porteur grâce à des capteurs de pression intégrés dans ses chaussures et contrôlés par un signal Bluetooth.


7. Les célébrités pixélisées d’Alan Craig

L'oeuvre Marilyn Monroe d'Alan Craig.

L'oeuvre Marilyn Monroe d'Alan Craig

Photo : Alan Craig

L’artiste californien Alan Craig s’est inspiré du concept des photos aériennes de foules organisées qui recréent des mots ou des symboles pour reproduire des portraits de célébrités à l’échelle des pixels.

Il a recours à des centaines de figurines minuscules qu’il utilise comme des pixels.

L'artiste Alan Craig à l'oeuvre.

Alan Craig à l'oeuvre

Photo : Alan Craig

Il peint à la main ces figurines qui sont placées sur des toiles blanches. Il les positionne de manière à ce qu'elles et leurs ombres forment des portraits détaillés des personnalités les plus iconiques de l'histoire.

Il a ainsi réussi à capturer l’essence de photos ou de peintures célèbres d’Elvis Presley, de Marylin Monroe, ou même de la Joconde.

La Joconde d'Alan Craig.

La Joconde d'Alan Craig.

Photo : Alan Craig


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