Il ne reste que 411 baleines noires de l’Atlantique Nord, selon un nouveau rapport

La baleine noire de l'Atlantique Nord connue sous le numéro de matricule 3843 (photographiée ci-dessus dans le golfe du Saint-Laurent)
Photo : NOAA Fisheries Northeast Fisheries Science Center/Peter Duley
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le rapport 2018 de l'organisme North Atlantic Right Whale Consortium, publié vendredi, indique qu'il ne reste que 411 baleines noires de l'Atlantique Nord. Il soutient que l'enchevêtrement dans les engins de pêche et les collisions avec des bateaux sont les principales causes de mortalité chez le mammifère marin.
Ce n’est pas seulement triste, mais tragique
, lance Philip Hamilton, un scientifique du New England Aquarium et coauteur du rapport.
Selon lui, la baisse de 451 baleines noires à 411 en un an est une chute importante pour une petite population. C’est une espèce qui se reproduit lentement. Si on en perd 40 en un an, et qu’il n’en reste que 400, il ne reste plus que 10 ans avant leur extinction si on continue comme ça.
À noter que ces chiffres ne tiennent pas compte des trois baleines trouvées mortes en 2018, puisque le rapport analyse les données de l’année 2017.
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Une chose qui est claire dans nos données, c’est que pour chaque baleine morte qu’on trouve sur la plage ou flottant dans l’eau, il y en a deux autres qui sont mortes
, assure Scott Kraus, vice-président du New England Aquarium.
Nous ne détectons qu’environ le tiers des morts dans la population des baleines noires.

Cette baleine noire femelle, âgée de deux ans, est morte empêtrée dans de l'équipement de pêche.
Photo : Radio-Canada / CBC/Shane Fowler
Aucun baleineau n'a vu le jour
Pour la première fois au cours des 38 années où la population de baleines noires de l’Atlantique Nord a fait l'objet d'une surveillance, aucun baleineau n’a vu le jour en 2017.
Le rapport indique qu'il y avait 71 femelles reproductrices en 2017, contre 105 en 2015. Il soutient également que les enchevêtrements dans des engins de pêche ont un impact important sur les femelles : seul le tiers d'entre elles survivent dans les trois années suivant un enchevêtrement grave.
Si elles se libèrent et survivent, elles conservent des cicatrices et des blessures qui semblent avoir des répercussions sur leur capacité de reproduction
, explique Scott Kraus.

Une baleine noire empêtrée dans un lourd cordage. (archive)
Photo : Gracieuseté : International fund for animal welfare
Les changements climatiques semblent aussi avoir des conséquences négatives sur la reproduction des baleines noires. Plus elles doivent se déplacer pour trouver de la nourriture, plus elles dépensent de l’énergie, explique Scott Kraus, et les femelles ont besoin de beaucoup d’énergie pour la gestation d’un baleineau.
Pour que cette petite population survive alors qu’il se peut qu’il n’y ait pas de baleineau avant plusieurs années, nous devons arrêter de les tuer.
Une lueur d'espoir
Aucune baleine noire de l’Atlantique Nord n’a été trouvée morte dans les eaux canadiennes en 2018, alors que 12 carcasses ont été repêchées en 2017.
Philip Hamilton et Scott Kraus pensent que c’est notamment parce que les mesures imposées par Pêches et Océans Canada, dont la réduction de la vitesse limite des bateaux et les fermetures temporaires de zones de pêche, se sont révélées efficaces.
C’est un pas dans la bonne direction, mais est-ce une solution durable?
Les deux scientifiques ont bon espoir que, si des mesures efficaces sont prises, la population de baleines noires de l’Atlantique Nord survivra.
Avec les informations d'Emma Davie, de CBC