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Un mouvement citoyen interpelle les villes pour contrer la crise climatique

Un nuage de pollution est dégagé par une cheminée d'usine.

Plus de 150 municipalités, dont les 82 faisant partie de la Communauté métropolitaine de Montréal, approuvent la Déclaration visant à décréter l'état d'urgence climatique au pays.

Photo : iStock

Radio-Canada

Des citoyens se mobilisent pour demander aux municipalités du Québec de déclarer l'état d'urgence climatique. Ils souhaitent qu'elles fassent pression sur les gouvernements pour qu'ils agissent plus rapidement et plus concrètement en matière de lutte contre les changements climatiques. Et les municipalités sont nombreuses à se joindre au mouvement.

Un texte de Fannie Bussières McNicoll

La Déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique, rédigée et promue par un groupe de militants environnementalistes, réclame la réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre et une transition vers une société carboneutre.

Elle détaille les conséquences qu'aurait l'inaction sur la santé publique, la performance économique ou encore la sécurité.

Nous, citoyennes et citoyens, déclarons que seules la reconnaissance de l'état d'urgence climatique et la mise en place de plans de transition d'urgence peuvent contrer un effondrement économique, une crise de santé publique, une pénurie alimentaire mondiale, un anéantissement de la biodiversité et des crises de sécurité nationales et internationales d'ampleur sans précédent.

Une citation de Extrait de la Déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique

La stratégie préconisée par les auteurs de la déclaration est de cibler les municipalités qui pourront à leur tour exercer une pression politique sur les instances supérieures.

L'un de ces auteurs, André Bélisle, est d'avis que la pression combinée des municipalités ne pourra être ignorée ni par Québec ni par Ottawa.

« Les villes sont les premières autorités sur les lignes de front, rappelle André Bélisle, qui est aussi président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. Quand arrivent des catastrophes climatiques, comme les inondations qu'on a vues dernièrement au Québec, ce sont les municipalités qui sont aux prises d'abord avec le problème. »

« De leur côté, les gouvernements supérieurs ne font rien pour prévenir ces situations-là, ajoute-t-il. Ils ont des objectifs de réduction de gaz à effet de serre qu'ils ne mettent même pas en application! »

Valérie Plante soutient l’initiative

Valérie Plante au lutrin de la Ville de Montréal

La mairesse Valérie Plante a lancé officiellement la création du bureau de projet de la « ligne rose » du métro deux semaines avant l'anniversaire de son élection à la mairie.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Labbé

Plus de 150 villes du Québec ont exprimé leur intérêt pour la démarche, selon les responsables de l'initiative. Et plusieurs municipalités régionales de comtés (MRC) ont déjà déposé à leur conseil la Déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique ou bien adopté des résolutions basées en partie sur celle-ci.

D’ailleurs, lundi marquera un tournant important pour l'initiative : une version adaptée de la Déclaration citoyenne universelle d'urgence climatique appuyée par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, sera présentée pour adoption au Conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui regroupe 82 municipalités.

Il est recommandé au Conseil de reconnaître que des transitions rapides et de grande envergure dans les domaines de l'aménagement du territoire, de l'énergie, de l'industrie, du bâtiment, du transport et de l'urbanisme sont nécessaires à court terme afin de limiter à 1,5 degré Celsius le réchauffement planétaire tel que révélé par le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

Une citation de Extrait de la résolution qui sera présentée au conseil de la CMM

La résolution demande aux gouvernements du Canada et du Québec, à l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) ainsi qu'aux MRC et municipalités d'accélérer la mise en œuvre d'initiatives de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'adaptation aux changements climatiques.

Elle permet surtout de renforcer les projets de Valérie Plante en matière de mobilité durable.

« Cette résolution vient appuyer nos demandes pour le financement des projets de transport collectif, notamment le prolongement et l'ajout de nouvelles lignes de métro, le tramway de l'est et le service rapide par bus (SRB) », explique Geneviève Jutras, attachée de presse de la mairesse de Montréal.

Les villes de Laval et de Rimouski ainsi que la Communauté métropolitaine de Québec doivent également adopter des résolutions appuyant la Déclaration d'urgence climatique dans les prochains jours.

Un véritable engouement

Manon Massé avec des manifestants

Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire, a rejoint les manifestants avant de signer une Déclaration d'urgence climatique.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Labbé

Pendant la campagne électorale, plus tôt cet automne, la Déclaration avait déjà été appuyée par le Parti québécois, Québec solidaire et le Parti vert du Québec.

Le document circule maintenant dans plusieurs régions et l'engouement se fait sentir depuis quelques semaines, affirme André Bélisle.

C'est vraiment un mouvement champignon! Ça lève de partout et les gens collaborent, les gens participent. Tous les jours, on apprend que de nouvelles municipalités veulent appuyer la déclaration.

Une citation de André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique et coauteur de la Déclaration d'urgence climatique

S'il trouve encourageant l'enthousiasme que le projet suscite, M. Bélisle reconnaît que la bataille est loin d'être gagnée.

« Les problèmes sont tellement graves! fait-il valoir. C'est comme une course contre la montre. Allons-nous réussir à mobiliser assez vite notre pays pour éviter qu'on investisse davantage dans le pétrole? Est-ce qu'on va mettre en œuvre les plans de transition assez rapidement? Ça, c'est tout un défi! »

Ultimement, les idéateurs du projet souhaitent susciter l'adhésion du plus grand nombre de villes possible et organiser un grand événement au printemps pour lancer un message clair aux gouvernements provincial et fédéral.

Le but serait d'exiger des gouvernements qu'ils arrêtent leur “cinéma vert”, qu'on mette l'argent où il faut, et qu'on arrête d'investir dans le pétrole.

Une citation de André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique et coauteur de la Déclaration d'urgence climatique

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