Le Cyclorama de Jérusalem, la fin d’une aventure centenaire
Le Cyclorama de Jérusalem a fermé ses portes le 14 octobre 2018.
Photo : Radio-Canada / Reportage du Téléjournal du 14 août 2017
Une page de l'histoire de la ville de Sainte-Anne-de-Beaupré s'est fermée le 14 octobre 2018. Le Cyclorama de Jérusalem, attraction présentant la plus grosse toile panoramique du monde, a mis la clé sous la porte après 123 ans. Nos archives dévoilent cette œuvre que le ministère de la Culture et des Communications a décidé de classer bien patrimonial le 7 août 2019.
Le Cyclorama de Jérusalem fait partie de la fibre de Sainte-Anne-de-Beaupré depuis 1895. Le panorama circulaire y est installé à quelques mètres de la basilique, haut lieu de pèlerinage au Québec.
L’œuvre avait auparavant été exposée au centre-ville de Montréal de 1888 à 1895. Elle arrive au Canada six ans seulement après sa réalisation à Munich et après avoir été présentée dans les grandes capitales européennes.
Né de l’initiative du peintre allemand Bruno Piglhein, le Cyclorama représente la ville de Jérusalem au jour de la crucifixion de Jésus-Christ avec un réalisme saisissant.
Au Téléjournal Québec du 12 juillet 2006, la journaliste Marie-Christine Gagnon visite les coulisses du Cyclorama en compagnie du vice-président, Marc Blouin.
« On a quelque chose d’unique au Canada. On a quelque chose de très intéressant à voir, de toutes les facettes : historique, artistique et religieux. »

Reportage de la journaliste Marie-Christine Gagnon qui visite le Cyclorama de Jérusalem à Sainte-Anne-de-Beaupré.
Les dimensions sont colossales. La toile circulaire mesure 110 mètres de longueur sur 14 mètres de hauteur.
Les détails sont d’une minutie remarquable, offrant un aperçu de l’architecture et des coutumes au début du premier millénaire.
Plusieurs années ont été consacrées à la réalisation de l’œuvre, avec des recherches approfondies sur la vie à cette époque. Le peintre munichois a également vécu une année dans la Ville sainte, afin d’intégrer un nombre faramineux de détails sur sa toile.
Accompagné du Français Paul Philippoteaux et d’une équipe d’artistes, Bruno Piglhein prendra ensuite quatre années pour réaliser la gigantesque œuvre.
Le glas sonne pour le Cyclorama
La famille Blouin a été propriétaire du site touristique pendant plus de trois générations.
Sa tâche était lourde. Le Cyclorama étant un arrêt touristique d’importance dans la région, elle devait s’occuper de l’entretien et de la logistique entourant l’ouverture au public.
L’heure de la retraite ayant sonné pour certains membres de la famille, il est annoncé en juillet 2017 que le célèbre Cyclorama de Jérusalem sera mis en vente.
Pour son unicité et sa monumentalité, puisqu'il s'agit du plus grand Cyclorama en Amérique, la famille demande 5 millions de dollars.
Les grandes firmes d’enchères étrangères comme Sotheby’s sont interpellées et caressent l’idée de mettre l’œuvre sur le marché international.
Quelques semaines après l’annonce de la mise en vente, le gouvernement québécois se déplace à Sainte-Anne-de-Beaupré afin de l'évaluer. Il en découle que le Cyclorama et le bâtiment l’abritant méritent d’être classés biens patrimoniaux.
Avec cette classification, l’œuvre peut être achetée par des acquéreurs étrangers, mais ne peut quitter le Québec sans l’autorisation du gouvernement.
Le journaliste Pascal Poinlane se penche sur cette décision dans son reportage au Téléjournal du 14 août 2017.

Reportage du journaliste Pascal Poinlane sur le classement du Cyclorama de Jérusalem comme bien patrimonial par le gouvernement québécois. L’animatrice est Azeb Wolde-Giorghis.
On ne sait pas encore ce qu’il adviendra du Cyclorama maintenant que la fermeture est définitive. Mais l’œuvre aura fasciné ceux et celles qui, pendant plus d’un siècle, se sont déplacés pour aller l'admirer.