Cannabis : des Saskatchewanais refoulés à la frontière américaine
Une pancarte installée par l'Agence des services frontaliers du Canada avise les voyageurs qu'ils n'ont pas le droit de traverser la frontière américaine avec du cannabis.
Photo : Radio-Canada / Remi Authier
Le maire d'Estevan, Roy Ludwig, affirme que certains habitants de sa municipalité ont été refoulés à la frontière américaine après avoir avoué qu'ils avaient déjà consommé du cannabis.
Estevan est une localité de 11 258 habitants, située à seulement 16 kilomètres au nord de la frontière canado-américaine.
C’est le dernier endroit dans la province où les Saskatchewanais peuvent acheter du cannabis avant d’atteindre le poste frontalier du Dakota du Nord.
Certains habitants de la municipalité ont tenté de traverser la frontière, mais ils ont été refoulés par les agents frontaliers lorsqu'ils ont avoué qu'ils avaient déjà consommé du cannabis.
M. Ludwig affirme que plusieurs habitants d’Estevan ont été soumis à cet interrogatoire depuis la légalisation du cannabis, il y a un peu moins de deux semaines.
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Avant même de légaliser le cannabis, le gouvernement fédéral avait averti les Canadiens qu’ils pourraient être refoulés à la frontière américaine s’ils avaient déjà consommé du cannabis ou d'autres substances proscrites par la loi fédérale américaine entourant ces produits.
Le cannabis à usage récréatif est illégal dans l’État du Dakota du Nord. Il est aussi interdit d’avoir du cannabis en sa possession, en vertu de la loi fédérale américaine.
Toute personne se trouvant à la frontière canado-américaine avec du cannabis dans ses poches ou dans sa voiture risque d’être arrêtée et poursuivie en justice par des fonctionnaires américains, a confirmé un responsable des douanes américaines.
Mentir ou dire la vérité?
« Certains habitants avouent avoir déjà fumé, alors que d’autres, qui ont eux aussi déjà consommé du cannabis, racontent des mensonges », dit le maire d'Estevan.
Ces derniers, ajoute-t-il, mentent par peur de se voir interdire l’entrée aux États-Unis pour le reste de leur vie.
Au départ, Estevan devait accueillir deux points de vente de cannabis. Or, les élus municipaux ont choisi de retarder l’ouverture du second magasin de sorte qu’ils puissent d’abord évaluer les conséquences liées à l’ouverture du premier.