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Halloween : des étudiants de la SFU se mobilisent contre l'appropriation culturelle

Des costumes d'Halloween illustrant l'appropriation culturelle, fort différente de l’échange culturel.

George Nicholas, anthropologue à la SFU, définit l'appropriation culturelle : « C’est l’utilisation d’un aspect du patrimoine culturel de quelqu’un, sans sa permission ou rétribution, et cela, de façon inappropriée, nuisible ou indésirable. »

Photo : Jeffrey McNeil-Seymour—CBC

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

À l'approche de l'Halloween, des étudiants de l'Université Simon Fraser (SFU) ont organisé une session d'information pour parler d'appropriation culturelle et sensibiliser les gens aux risques de dérapage au moment du choix des déguisements.

Un texte de Saïda Ouchaou

La campagne des étudiants britanno-colombiens se fait également sur les médias sociaux avec les mots-clics #notacostume et #culturalappropriation.

Un zombie, un fantôme et un Frankenstein dessinés avec la mention : ceux sont des costumes,  ma culture n'en est pas un.
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Affiche de l'Université Simon Fraser pour sensibiliser les étudiants aux risques d'appropriation culturelle avec les déguisements de l'Halloween

Photo : SFU

George Nicholas, un professeur d'anthropologie au département d'archéologie de SFU, a étudié le sujet de manière approfondie. Il a occupé le poste de directeur du projet sur les questions liées à la propriété intellectuelle en matière d'héritage patrimonial, l’Intellectual Property Issues in Cultural Heritage project (IPinCH).

« L’appropriation culturelle est l’utilisation d’un aspect du patrimoine culturel de quelqu’un, sans sa permission ou rétribution, et cela, de façon inappropriée, nuisible ou indésirable », dit l'expert.

De nombreux costumes qui représentent des princesses autochtones, des geishas, des cheikhs, des danseuses hawaïennes peuvent facilement correspondre à cette définition.

Des opinions divisées

Les clients d’un magasin de costumes de Vancouver ont d’ailleurs des avis partagés sur la question.

«  »

— Une citation de  Zaid Matter, client du magasin Party Bazaar, Vancouver

Angela Pirzow croit pour sa part qu'il n'y a rien de mal à choisir une autre culture pour se déguiser. Pour elle, les gens auront toujours quelque chose à critiquer.

Chloé Kim voit l’Halloween comme une occasion d’être qui l’on veut, mais selon elle, il y a des principes éthiques à respecter.

Un déguisement de prête et un déguisement de sœur sexy avec une robe très courte et près du corps
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Des déguisements de l'Halloween inspirés de la religion catholique.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Lamic

Cette différence de perception ne surprend pas le professeur George Nicholas. Il relève que la créativité fait partie de l’Halloween et c’est ce qui complique les choses. Il n'est pas toujours évident de repérer clairement ce qui est du domaine culturel et ce qui est inapproprié.

Selon lui, l’Halloween est un cas unique, car c’est une sorte d’anarchie culturelle et tout y passe.

«  »

— Une citation de  George Nicholas, professeur en anthropologie, Université Simon Fraser

La tradition des costumes à l'Halloween ne fait pas l'unanimité.

Une question complexe loin d'être résolue

Rachida Azdouz, psychologue et spécialiste en relations interculturelles à l’Université de Montréal, au Québec, s'interroge sur les motivations qui poussent les gens à choisir de s’afficher avec des éléments d’une autre culture.

« Si on veut rendre hommage à une culture, dit-elle, il y a plusieurs autres façons de lui rendre hommage que de lui emprunter ses symboles pour se déguiser à l’Halloween. »

«  »

— Une citation de  Rachida Azdouz, psychologue spécialiste des relations interpersonnelles, Université de Montréal

Dans un premier temps, précise-t-elle, il faut entendre et comprendre ce que les groupes culturels tels que les Premières Nations veulent nous faire savoir lorsqu’ils disent : « Je ne veux pas me voir comme un déguisement à l’Halloween, je veux me voir davantage à la télévision. » Et ensuite, ajoute la spécialiste, on relève les enjeux.

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