Le tatouage, au-delà des préjugés
La pratique du tatouage n'est pas nouvelle, mais connaît une popularité croissante.
Photo : Radio-Canada
La pratique du tatouage est extrêmement populaire et plaît à un nombre croissant de gens. Découvrez en archives les attraits pour cette forme d'expression corporelle.
Pourquoi se faire tatouer?
Le jeune travailleur se faisant tatouer à l’émission 20 ans express du 29 août 1964 affirme le faire « pour le plaisir des choses ».
Il indique au journaliste Normand Cloutier avoir eu son premier tatouage la semaine précédente et veut honorer sa foi catholique avec une croix.

Extrait d’un reportage du journaliste Normand Cloutier sur les travailleurs du tabac. Il s’entretient avec un homme se faisant tatouer.
Le tatouage a paré la peau de toutes les civilisations depuis plus de 40 000 ans. Que ce soit pour le rituel, l'esthétique, la symbolique ou pour appartenir à un groupe, l’art de marquer sa peau a traversé toutes les époques, avec un degré variable d’appréciation populaire.
Dans les années 1960, la pratique du tatouage était relativement courante, mais surtout parmi les motards, les soldats et les marins.
Depuis quelques décennies, le tatouage est devenu une véritable industrie. Les techniques sont maintenant plus sophistiquées, les images plus extravagantes et les raisons de le faire ne se comptent plus.
Pour l’étudiant en droit Claude Rioux, interrogé à l’émission Contrechamp du 4 décembre 1984, son corps est comme son journal intime. Chaque tatouage qui parsème son corps a une signification bien personnelle.
La journaliste Anne-Marie Dussault interroge plusieurs personnes arborant des tatouages sur les raisons qui les ont poussées à graver leur corps.

Extrait d’un reportage de la journaliste Anne-Marie Dussault qui s’entretient avec plusieurs personnes tatouées.
Le tatoueur Bruce Bodkin rappelle toutefois qu'une personne qui ne prend pas cette pratique au sérieux ne devrait pas se faire tatouer.
« Le tatouage est permanent, il faut être très lucide pour se faire tatouer. Il faut savoir ce qu’on fait. »
Le tatouage n’est pas qu’une affaire d’hommes
Bien qu’il y en ait beaucoup moins de nos jours, de nombreux préjugés ont longtemps existé sur le tatouage. Surtout en ce qui a trait à l’intérêt des femmes pour cette impression permanente de la peau.
À l’émission Femme d’aujourd’hui du 8 juin 1979, l’animatrice Rachel Verdon s’entretient avec la tatoueuse Carole Morin-Laroche. Celle-ci affirme avoir une clientèle bien plus diversifiée qu’on ne l’imaginerait pour l’époque.
« À notre atelier, autant d’hommes que de femmes, autant de jeunes que de personnes un petit peu plus vieilles. On a eu des étudiants, des gens en haut de 50 ans, on a eu une grand-mère. »
À son salon, 40 % de sa clientèle est composée de femmes. De plus, ce sont de meilleures clientes, qui réagissent mieux à la douleur que les hommes.
Deux de ses clientes, Marthe Laroche et Danièle Lacroix, se confient sur les significations que revêtent leurs tatouages et sur les réactions de leurs proches.

La journaliste Rachel Verdon s’entretient avec la tatoueuse Carole Morin-Laroche, et deux clientes, Marthe Laroche et Danièle Lacroix.
Pour la tatoueuse Carole Morin-Laroche, les tatouages peuvent bien sûr être symboliques, mais on ne peut négliger leur valeur esthétique.
« Les gens trouvent ça beau. Ils veulent avoir un dessin sur eux de la même façon qu’ils peuvent porter un bijou. »
Et si on le regrette?
Le tatouage se veut un marquage permanent de la peau avec de l’encre. Le côté définitif de la pratique en a souvent découragé plus d’un.
Ceux qui passent à l’acte peuvent néanmoins en venir à le regretter.
Les techniques de détatouage se sont modernisées avec le temps. Du sablage chimique, la technique a aujourd’hui évolué vers l’usage du laser.
Déjà en 2003, la demande était telle que l’on comptait 120 spécialistes au Québec. Mais le détatouage est une affaire bien coûteuse et ardue pour qui veut effacer la trace de son tatouage.
Le procédé est long, entre quatre et dix séances, et peut être très douloureux. Et malgré le fait que les techniques se raffinent, des traces du tatouage peuvent subsister.

Reportage de la journaliste Marie-Soleil Michon sur le détatouage. L’animateur est Simon Durivage.
À l’émission Aujourd’hui du 16 septembre 2003, la journaliste Marie-Soleil Michon recueille les témoignages de gens ayant entrepris la démarche d’effacer leur tatouage. Elle s'entretient également avec une spécialiste qui explique le procédé.
Qu’on en ait ou pas, le tatouage ne laisse personne indifférent.
Il fascine certains, il déplaît à d’autres. Sa popularité peut croître ou décroître selon les époques.
Mais cette forme d’expression corporelle vieille comme l’humanité n’est pas près de disparaître.