La plainte de Lucy Granados rejetée par la Commission canadienne des droits de la personne

Lucy Granados
Photo : Solidarité sans frontières
La plainte pour mauvais traitements de Lucy Granados, cette femme expulsée en avril vers son Guatemala natal, auprès de la Commission canadienne des droits de la personne contre l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a été rejetée.
La Commission dit ne pas avoir de compétence en ce qui concerne les immigrants qui ne vivent pas légalement au pays. Pourtant, la Charte canadienne des droits et libertés reconnaît des droits à toutes les personnes, et pas uniquement aux citoyens canadiens, a plaidé Viviana Medina, du Centre des travailleurs immigrants.
Mme Granados, une mère de famille monoparentale, a passé plus de neuf ans à Montréal avant de tenter de régulariser sa situation. Ses démarches ont mal tourné pour elle, et après une arrestation qu'elle a qualifiée de brutale par des agents de l’ASFC, elle a été renvoyée au Guatemala, blessée.
La Cour fédérale avait refusé, toujours en avril dernier, de suspendre l'expulsion de la femme. Le sursis était réclamé dans l'attente d'une décision sur une demande de résidence permanente pour raison humanitaire.
Des mois après son arrestation, elle soutient n'être toujours pas en mesure de travailler. Sans ressources financières, ses enfants ont faim, a-t-elle dit dans un message vidéo.
Celui-ci a été diffusé lors de la conférence de presse organisée mercredi matin par l'organisme Solidarité sans frontières et le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, où travaillait Mme Granados.
Ce cas, estiment plusieurs organismes, met en lumière le manque de protection pour les immigrants sans-papiers au Canada.
L'un des problèmes, c'est que l'ASFC n'a pas de réel mécanisme pour traiter les plaintes, comme celle de Mme Granados pour son arrestation violente et non nécessaire, a soutenu Amy Darwish, de Solidarité sans frontières.