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Un discours du Trône axé sur des compromis au Nouveau-Brunswick

Une femme assise sur un fauteuil richement décorée dans une salle d'apparat

La lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, Jocelyne Roy-Vienneau

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Radio-Canada

Le gouvernement libéral minoritaire du Nouveau-Brunswick présente un discours du Trône axé sur des compromis avec les autres partis dans l'espoir d'obtenir leur appui pour rester au pouvoir.

Par exemple, le discours du Trône lu par la lieutenante-gouverneure Jocelyne Roy-Vienneau comprend au moins deux éléments chers au Parti vert, soit une possible interdiction progressive de l’utilisation d’herbicides tels que le glyphosate et de veiller à ce que les Autochtones de la province soient traités avec plus de respect et d’équité.

Le discours propose aussi des mesures préconisées par les progressistes-conservateurs, dont une possible réduction ou l'abolition de la double imposition dans le domaine municipal, l’instauration de l’immatriculation pluriannuelle des véhicules et l’abandon de la seconde plaque d’immatriculation. Il est aussi question d'atteindre l'équilibre budgétaire plus tôt, soit en 2020-2021.

Puisque le service d'ambulance a beaucoup retenu l'attention ces dernières semaines, les libéraux s'engagent à faire un examen public d'ici le 15 décembre, avec une attention particulière à la pénurie de personnel.

Le discours suggère aussi de mandater un comité parlementaire pour étudier la représentation proportionnelle, le vote préférentiel ainsi que l'âge de voter.

Un homme assis sur une chaise, à demi caché par une femme vue de dos

Brian Gallant affiche un air songeur tandis que la députée Cathy Rogers lui adresse la parole.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Pour favoriser le fonctionnement de la Chambre, les libéraux promettent une reconnaissance du statut des quatre partis politiques, une révision de certaines règles pour qu’elles soient applicables dans un contexte minoritaire, et un nouveau processus budgétaire plus transparent.

Le texte parle de la création d'un programme financé avec l'argent versé par Ottawa relativement au « trou noir », pour jumeler les travailleurs à des organismes qui ont besoin de main-d'œuvre et leur permettre d'être admissibles à l'assurance-emploi.

Une proposition est avancée pour augmenter le budget de la vérificatrice générale, une promesse électorale du Parti progressiste-conservateur.

Le texte évite la question des langues officielles, si ce n'est que pour promettre des cours de langues gratuits pour les adultes, dans les Collèges communautaires de la province.

Un homme dans une mêlée de presse

Le président de l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, Daniel Guitard.

Photo : Radio-Canada / Élisa Serret

La survie du gouvernement libéral suscite des doutes

Aucun parti n’a remporté la majorité des sièges à l’issue des élections du 24 septembre. Comme le président de l’Assemblée est un libéral, Daniel Guitard, le parti se retrouve avec 20 députés, contre 22 pour les progressistes-conservateurs, et 3 chacun pour le Parti vert et l'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick.

Brian Gallant espère que son discours du Trône répond aux grandes demandes de tous les partis. Je pense que ça peut être appuyé par plusieurs députés, même plusieurs partis politiques, a-t-il déclaré.

Pour obtenir la confiance de l'Assemblée, les libéraux doivent convaincre au moins cinq députés adverses d’appuyer leur discours du Trône.

Blaine Higgs

Blaine Higgs ne supportera pas le discours du Trône de Brian Gallant.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

Blaine Higgs, chef du Parti progressiste-conservateur, a déjà affirmé qu’il est hors de question pour son parti de voter pour ce discours. Le discours ne semble pas l'avoir fait changer d'avis, même s'il inclut des principes mis de l'avant par son parti . C'est un peu tard de nous arriver ainsi, à la onzième heure, en nous disant : "Nous vous écoutons". Ce qui compte, ce sont les actions, a laissé tomber M. Higgs en quittant la chambre mardi.

Le leader du Parti vert, David Coon, estime qu'il y a de bons éléments dans le discours. C'est une liste d'achat agréable, a commenté M. Coon. Lorsque les journalistes lui ont demandé s'il comptait appuyer le discours, il a répondu qu'il allait prendre le temps de réfléchir.

Le chef de l'Alliance des gens, Kris Austin, ne veut pas prendre position lui non plus. Il y a plusieurs bonnes idées, mais aussi plusieurs points plutôt vagues [dans le discours]. Je vais relire le texte et l'analyser avec mon équipe avant de prendre une décision, a répondu M. Austin aux journalistes.

Deux hommes assis côte-à-côte discutent

Le chef du Parti vert, David Coon, et le leader de l'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

La SANB réagit

Ce discours du Trône satisfait jusqu'à un certain point la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB). Il y a des omissions. Ce qui est positif, c'est qu'il n'y a rien dans ce discours qui attaque les Acadiens. On n'essaie pas de nous faire avaler un recul. Il y a autre chose qui est positif, c'est qu'on veut régler l'histoire du trou noir, note le président de la SANB, Robert Melanson.

Accueil mitigé au SCFP

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les employés de la province, est préoccupé par ce discours « résolument centriste » des libéraux de Brian Gallant.

Je suis heureux de constater la volonté de maintenir le comité de travail gouvernemental-syndical, a déclaré le président du SCFP NB, Daniel Légère. Ce comité doit entre autres examiner la privatisation en santé.

Le syndicat appuie également l'idée d'augmenter le budget de la vérificatrice générale.

Le SCFP NB est toutefois déçu de voir que les libéraux ont laissé une « marge d'incertitude » envers l'augmentation du salaire minimum à 15 $ l'heure.

Des assises fragiles

Quatre jours après les élections, l'Alliance des gens a offert aux progressistes-conservateurs son soutien en Chambre durant 18 mois. Les verts de David Coon ont dit pour leur part qu’ils voteraient au cas par cas sur les projets de loi.

Il faudrait un miracle, selon Gabriel Arsenault, politologue à l'Université de Moncton, pour que Brian Gallant puisse rester au pouvoir.

Je ne crois pas aux miracles. Ce serait assez improbable qu’il prononce un discours du Trône qui serait appuyé par une majorité des députés, estime Gabriel Arsenault.

Si Brian Gallant perd le vote sur son discours du Trône, la lieutenante-gouverneur pourrait donner l'occasion aux progressistes-conservateurs de tenter à leur tour de former le gouvernement.

C'est le scénario le plus probable, selon le politologue Roger Ouellette. Il s'attend à un gouvernement conservateur minoritaire qui pourrait durer un certain temps, puisqu'aucun des partis n'aura envie de revivre à court terme une campagne électorale.

Dans tous les cas de figure, un gouvernement Higgs, si c’est le cas, ça pourrait durer un bon 2 ans et la moyenne des gouvernements minoritaires au Canada, c’est à peu près 22 mois, conclut-il.

Avec des renseignements d’Élisa Serret et de Nicolas Steinbach

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