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Des questions de protection de la vie privée causent des remous à Sidewalk Labs

Le portrait d'une femme

Ann Cavoukian, ancienne commissaire à la protection de la vie privée de l'Ontario

Photo : Radio-Canada / CBC News

CBC News

Une experte en protection de la vie privée qui a démissionné cette semaine de son rôle de conseillère auprès de Sidewalk Labs, la société sœur de Google qui s'apprête à construire un quartier « intelligent » à Toronto, craint que les données de vie privée collectées dans le futur quartier ne deviennent vulnérables à d'éventuelles attaques de pirates informatiques.

Le départ d'Ann Cavoukian, ancienne commissaire à la protection de la vie privée de l'Ontario qui travaille présentement avec l'Université Ryerson, représente un coup dur pour le projet ambitieux de Google.

Mme Cavoukian a annoncé dimanche qu'elle avait choisi de démissionner après une réunion jeudi entre Sidewalk Labs et Waterfront TO, l'organisation chargée de revitaliser les rives du lac Ontario qui bordent la Ville Reine.

Sidewalk Labs s'est engagé à supprimer toutes les données qui pourraient potentiellement identifier les gens qui circulent dans ledit quartier. Cependant, c'est durant la réunion de jeudi que l'entreprise a révélé qu'il ne pouvait forcer les autres entreprises participant à la création du quartier de faire de même.

« Quand j'ai entendu cela, j'ai su que je devais démissionner », a déclaré Mme Cavoukian dans une interview diffusée sur CBC News.

Le quartier « intelligent » de 12 acres, appelé Quayside, rassemblera une quantité extraordinaire de données provenant de capteurs intégrés à l'infrastructure physique. Le rôle principal de Mme Cavoukian sur le conseil d'administration consistait à aider Sidewalk Labs à respecter les règles de protection de la vie privée.

Vue aérienne du secteur riverain de Toronto

Le laboratoire d'urbanisme Sidewalk veut développer le projet Quayside dans la partie est du secteur riverain de Toronto.

Photo : La Presse canadienne / Sidewalk Labs

Puisque les gens qui circuleront dans le nouveau quartier n'auront pas la possibilité d'accepter des « termes d'utilisation » avant d'y pénétrer, Mme Cavoukian s'est dite en faveur de la suppression obligatoire et immédiate de toute information qui pourrait permettre d'identifier les gens qui sont liés aux données recueillies. Sidewalk Labs s’est engagé à le faire.

Lundi, cependant, la compagnie a proposé que toutes les données générées par Quayside soient conservées dans une « base de données civique ». De cette façon, aucune entité ne pourrait en posséder la totalité.

« La conservation de ces données serait guidée par une charte garantissant que les données soient collectées et utilisées de manière bénéfique pour la communauté, protège la confidentialité et stimule l'innovation et les investissements. »

Mais Mme Cavoukian affirme que Sidewalk Labs n'obligera pas les autres entreprises impliquées à supprimer les identifiants personnels des données recueillies.

« Cela ne suffit pas », a déclaré Cavoukian. « Le seul moyen de remédier à ce problème afin de garantir la confidentialité consiste à supprimer l'identité à la source au moment de la collecte. »

Dans sa lettre de démission envoyée à Sidewalk Labs vendredi, Mme Cavoukian a exprimé ses préoccupations de la manière suivante : « Imaginez les conséquences : si les données personnelles identifiables ne sont pas désidentifiées à la source, nous allons créer une autre base de données centrale d'informations personnelles (contrôlée par qui?) qui peut être utilisée sans le consentement de la personne concernée, qui sera exposée aux risques de piratage informatique et d’accès non autorisé », écrit-elle.

« Comme nous le savons tous, les méthodes de cryptage existantes ne sont pas infaillibles et peuvent être brisées, ce qui pourrait potentiellement exposer les données personnelles des résidents du Waterfront Toronto! Pourquoi prendre de tels risques? »

Le portrait d'une femme

Saadia Muzaffar

Photo : Radio-Canada / CBC News

Le départ de Mme Cavoukian intervient quelques semaines après que Saadia Muzaffar, fondatrice de TechGirls Canada, eut quitté son rôle au sein du comité consultatif. Mme Muzaffar a déclaré qu'elle était z profondément préoccupée » par un « manque apparent de leadership en ce qui concerne la confiance du public » et par ce qu'elle considérait comme étant des questions inacceptables concernant la vie privée et la propriété intellectuelle.

Le projet Quayside, annoncé en octobre dernier par Waterfront TO, est constamment attaqué par des défenseurs de la vie privée dans le monde numérique, qui ont affirmé que Sidewalk Labs n'avait pas été suffisamment explicite sur l'utilisation des données potentiellement recueillies.

Mme Cavoukian a déclaré qu'elle espérait que sa démission susciterait une discussion plus large sur le projet dans le but éventuel de garantir la protection de la vie privée des citoyens.

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