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Qui est Jamal Khashoggi?

Jamal Khashoggi parle lors d'une conférence de presse à Manama, au Bahreïn, le 1er février 2015.

Jamal Khashoggi a d’abord été un proche collaborateur de la famille royale et des services de renseignement avant de devenir un critique de la politique autoritaire du prince Mohammed ben Salmane.

Photo : Associated Press / Hasan Jamali

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Jamal Khashoggi, dont la mort a été admise tôt samedi par l'Arabie saoudite, évoquant « une bagarre qui a mal tourné » à l'intérieur du consulat du Royaume à Istanbul en Turquie, était un chroniqueur connu pour ses contributions dans les médias, dont le Washington Post.

Le défunt a d'abord été un proche collaborateur de la famille royale et des services de renseignement avant de devenir un critique de la politique autoritaire du prince Mohammed ben Salmane, surnommé MBS.

L’homme qui devait avoir 60 ans le 13 octobre n’a plus donné signe de vie depuis qu’il est entré dans la représentation diplomatique saoudienne à Istanbul, le 2 octobre.

Jamal Khashoggi s’est exilé aux États-Unis après une vague d'arrestations en septembre 2017 dans le Royaume. Depuis, il n’a cessé de dénoncer les « excès » de MBS. Il a révélé que le Palais lui avait interdit de s'exprimer dans le quotidien panarabe Al-Hayat, propriété du prince saoudien Khaled ben Sultan Al-Saoud, pour avoir défendu la confrérie des Frères musulmans, classée « terroriste » par Riyad.

En mars dernier, M. Khashoggi a cosigné un éditorial avec l'historien britannique Robert Lacey dans The Guardian dans lequel le duo reprochait au prince héritier de n'avoir « ni encouragé ni permis le moindre débat en Arabie saoudite ».

Né le 13 octobre 1958 dans la ville sainte de Médine, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, Jamal Khashoggi obtient en 1982 un diplôme de gestion à l'Université d'État de l'Indiana, aux États-Unis.

C’est pour les quotidiens Saudi Gazette et Asharq al-Awsat qu’il commence sa carrière en couvrant surtout le conflit en Afghanistan.

S’il ne combat pas aux côtés des moudjahidines contre les Soviétiques, il épouse rapidement leur cause financée par la CIA américaine et les services secrets saoudiens.

Jamal Khashoggi réalise une entrevue avec Oussama ben Laden, chef de l’organisation islamiste armée Al-Qaïda.

Mais dans les années 1990, il prend ses distances avec Oussama ben Laden.

Plus tard, Khashoggi occupe plusieurs postes de responsabilité dans des journaux saoudiens.

En 2003, il est contraint à la démission de son poste de rédacteur en chef au quotidien Al-Watan après seulement 54 jours.

Il revient au journal en 2007 pour en repartir en 2010 après avoir signé un éditorial jugé offensant pour les salafistes, courant rigoriste de l'islam.

Des relations ambiguës avec le Palais

Jamal Khashoggi n’est pas seulement connu pour sa carrière journalistique. Neveu du célèbre marchand d'armes Adnan Khashoggi, il vient d'une grande famille saoudienne qui a des origines turques. Il a longtemps entretenu une relation particulière avec le pouvoir saoudien.

M. Khashoggi est proche conseiller du prince Turki Al-Fayçal, qui a dirigé les services de renseignement pendant plus de 20 ans.

Le célèbre prince milliardaire Al-Walid ben Talal lui confie la responsabilité de lancer en 2015 Al-Arab, une chaîne panarabe d'information en continu. Le projet tombe à l’eau lorsque les autorités de Manama, proches de Riyad, opposent leur veto.

Deux ans plus tard, le prince Al-Walid lui-même, est détenu à l'hôtel Ritz-Carlton de Riyad avec des dizaines de personnalités accusées de « corruption » par une commission présidée par le prince héritier MBS.

En 2017, les critiques de Jamal Khashoggi deviennent virulentes contre les dérives autoritaires de MBS.

Il critique également l’engagement de l’armée saoudienne dans la guerre au Yémen et l'embargo imposé au Qatar voisin, accusé par Riyad de soutenir les Frères musulmans et d'entretenir des liens avec l'Iran.

Le 2 octobre, il entre au consulat saoudien à Istanbul pour des démarches administratives en vue de son mariage avec une Turque, Hatice Cengiz. Il ne sera plus vu vivant.

Avec les informations de Agence France-Presse

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