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Cannabis : des entreprises misent sur un test de dépistage et des règles claires

La boîte, les instructions et le dispositif pour faire un test salivaire de détection de cannabis

Un test salivaire pour détecter le cannabis

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Certaines entreprises qui craignent les effets de la légalisation du cannabis pour leur milieu de travail se préparent en consultant des médecins ou des toxicologues pour mesurer les effets d'une consommation de marijuana. D'autres se tournent vers les cabinets d'avocats pour s'assurer d'avoir une politique claire et légale.

Un texte de Marie-Laurence Delainey

Moteurs électriques Laval se spécialise dans la distribution et la réparation de moteurs électriques. La drogue, ici, c'est tolérance zéro. L'employeur a voulu le rappeler dans une formation offerte à ses 150 employés.

« Ici, il y a des postes qu'on considère à risque. On veut entre autres former l'ensemble de nos gestionnaires pour les [préparer] dans le cas où il y aurait une situation de drogue en milieu de travail », explique le directeur des ressources humaines, Éric Sirois.

Un homme devant un moteur dans un atelier.
Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre)

Des employés de l'entreprise Moteurs électriques Laval

Photo : Radio-Canada

Selon un sondage de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, la majorité des entreprises croient que la loi sur la marijuana qui entrera en vigueur le 17 octobre aura des impacts dans leur milieu de travail.

Les entreprises qui se disent les plus inquiètes sont celles qui ont des postes dits à risque, comme les entreprises dans le domaine de la construction ou du transport.

« Ce qu'on remarque, c'est que les gens étaient plus ou moins bien préparés. Ce ne sont pas des choses qu'on enseigne à l'université. Les gens ne savent pas trop quoi faire. Est-ce qu’on peut tester les gens? Dans quel contexte? », s'interroge le directeur général d'Alco Prévention Canada, Stéphane Morais.

Tester ses employés

Au cours des derniers mois, des employeurs se sont même munis d'un test de dépistage. Alco Prévention Canada, par exemple, lancera un test salivaire cette semaine.

« On va [vérifier] dans les 12 dernières heures. Donc, on ne rentre pas dans la vie privée des gens. Ce qu'ils font le vendredi leur appartient », précise M. Morais.

L'employeur a-t-il le droit de tester un employé? Oui, lorsque l’employé occupe un poste « à risque », répond l’avocate et présidente de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, Marianne Plamondon.

«  »

— Une citation de  Me Marianne Plamondon, prés. Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

Selon Me Plamondon, l’employeur peut également fouiller un employé lorsqu’il a des motifs raisonnables de croire qu’il viole un règlement d’entreprise ou la loi.

L’avocate recommande aux entreprises de mettre en place une politique pouvant comprendre une série de règles, comme l’obligation des collègues de dénoncer un des leurs ou l’obligation de se dénoncer soi-même.

« Plusieurs employeurs sont allés avec l'obligation de dénoncer à l'avance, 24 ou 48 heures, si l'employé à risque a pris des drogues ou de l’alcool durant sa période où il n'était pas au travail », dit-elle.

Quand travailler après avoir fumé un joint?

Des entreprises exigent également que leurs employés consomment dans une période qui remonte à plus de six heures avant leur quart de travail. D’autres ont établi le délai à 12 heures. Les policiers de la Gendarmerie royale du Canada, quant à eux, devront s'abstenir de consommer du cannabis 28 jours avant leur entrée au travail.

Me Plamondon se fie quant à elle au débat d’experts qui a eu lieu sur la question à Terre-Neuve et qui recommande une période de 24 heures pour les employés « à risque ».

« Maintenant, on peut penser qu’il y aura d’autres débats d’experts en jurisprudence qui va nous permettre d’être plus clairs sur le délai nécessaire pour être plus sobre », ajoute-t-elle.

L’avocate suggère enfin des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu’au congédiement si les règles ne sont pas respectées.

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