Edéhzhíe : la première aire protégée autochtone du Canada

L'écosystème unique de l'Edéhzhíe est constitué de lacs et de fondrières de mousse (Muskeg) qui alimentent plusieurs rivières et un lac.
Photo : Premières Nations du Dehcho
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'Edéhzhíe, dans les Territoires du Nord-Ouest, devient la première aire protégée autochtone au pays. La protection de ses 14 200 km² de territoire sera assurée par les Premières Nations du Dehcho et par le gouvernement canadien.
Un texte de Mario De Ciccio
Située dans la région du Dehcho, à l’ouest de Fort Providence, aux Territoires du Nord-Ouest, l’aire protégée s’étend sur des milliers de kilomètres de forêt boréale, de lac et de terres humides.
Pendant longtemps, l’aire a servi de lieu de vie spirituelle et de chasse pour les peuples dénés de la région, en plus de les approvisionner en eau pure. « Il s’agit du grenier à blé des Dehcho », a souvent résumé l’aîné Jonas Antoine.

L’aire protégée d’Edéhzhíe s’étend sur 14 200 km², dans le sud-ouest des T.N.-O.
Photo : Radio-Canada
En signant l’entente de désignation d’aire protégée autochtone jeudi, les Premières Nations du Dehcho et la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, ont mis fin à plus de 16 ans de négociations et de combats pour protéger l’Edéhzhíe.
« Les anciens leaders et les aînés ont travaillé avec diligence pour protéger l’Édehzhíe afin qu'il soit là pour les générations à venir », a déclaré la grande chef des Premières Nations du Dehcho, Gladys Norwegian. « Les Dénés ont une relation privilégiée avec cette terre. »
Une aire protégée est un exemple de la façon dont les Dehchos veulent avancer avec le Canada.
À lire aussi :
Qu’est-ce qu’une aire protégée autochtone?
La désignation de l’aire protégée autochtone vient avant tout assurer une collaboration entre le fédéral et les Premières Nations visant la protection écologique d'un territoire contre un développement potentiel.
Selon le gouvernement, l’entente vient aussi assurer que le lien entre les Dénés et les terres de l’Edéhzhíe soient préservés et que la culture et les activités dénées sur les terres soient favorisées.

En plus d'habitats pour les poissons et la faune, Edéhzhíe héberge aussi de nombreux sites culturels, des sentiers et des zones de récolte.
Photo : Premières Nations du Dehcho
L'aire protégée sera gérée conjointement par le nouveau conseil de gestion de l’aire d’Edéhzhíe, les Dehcho K’éhodi Guardians et le Service canadien de la faune.
Selon le ministère de l'Environnement et du Changement climatique du Canada, le gouvernement et les Premières Nations du Dehcho continueront de collaborer pour que l’aire soit reconnue comme une réserve faunique nationale d’ici 2020. Une désignation supérieure qui viendrait leur garantir des moyens supplémentaires et un meilleur soutien à la conservation.
La première d’une série d’aires protégées
La protection de l’Edéhzhíe contribuera, selon le gouvernement, au respect de ses engagements de protéger 17 % des terres et des eaux douces du pays d’ici 2020. Au-delà de la protection de l’environnement, Catherine McKenna dit toutefois voir dans l’entente une occasion d’améliorer les relations entre Ottawa et les Premières Nations.

la ministre Catherine McKenna aux côtés de la grande cheffe, Gladys Norwegian et de leaders de la communauté autochtones.
Photo : Radio-Canada / Hilary Bird
« C’est une bonne occasion de créer de bons emplois pour le tourisme et aussi pour les communautés autochtones qui apporter leur contribution, estime la ministre. Ça va être un grand partenariat. »
On a la chance d'imaginer [de nouveau] comment on peut faire les choses. [...] Je veux [qu'Edéhzhie] soit un exemple pour toutes les communautés autochtones à travers le Canada.
La ministre de l'Environnement et du Changement climatique a rappelé qu’il existait d’autres discussions et d’autres possibilités en cours avec différentes communautés à travers le pays.
Avec des informations d’Hillary Bird de CBC North