Ambulances : des citoyens exaspérés envisagent leur propre équipe d’urgence

Une ambulance au Nouveau-Brunswick
Photo : ICI Radio-Canada/Michel Nogue
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les cas d'ambulances qui tardent à intervenir dans le Restigouche Ouest, au Nouveau-Brunswick, se multiplient à tel point qu'un groupe de citoyens souhaite maintenant mettre sur pied sa propre équipe d'intervention.
Les citoyens veulent prendre la situation en main, affirme la présidente du Comité permanent de la santé de la ville de Saint-Quentin, Joanne Fortin.
La population a attendu en vain des mesures de redressement et l’inquiétude augmente dans la région, dit-elle.
Je pense qu'on est rendu à un point où on ne peut plus rester les bras croisés à regarder la situation. Il faut agir!

Joanne Fortin, présidente du comité permanent de la santé de la ville de Saint-Quentin
Photo : Radio-Canada
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Des volontaires
Des pompiers volontaires, deux infirmières ainsi qu’un ambulancier se sont manifestés pour participer à un tel projet, indique Johanne Fortin.
Ces personnes-là pourraient intervenir en situation d'urgence.
Une telle équipe pourrait intervenir dans de meilleurs délais que les équipes d'Ambulance Nouveau-Brunswick, espère-t-elle.

Le village de Saint-Quentin.
Photo : Radio-Canada
Une rencontre est prévue mercredi soir pour discuter de cette idée. Elle a germé à la suite d’un nouveau cas d'ambulance tardive, survenu vendredi.
Un cycliste blessé lors d'une collision avec un véhicule a dû être transporté à l'hôpital par des citoyens pour éviter une attente qui aurait pu atteindre une heure. Il a depuis obtenu son congé de l'hôpital.
Ambulance Nouveau-Brunswick donne sa version
Ambulance Nouveau-Brunswick (ANB) a réagi mardi aux événements survenus vendredi.
L'agence indique par courriel que l’ambulance de Saint-Quentin avait été envoyée à Edmundston pour le transfert urgent d’un patient et que celle d’Edmundston avait été appelée à Grand-Sault. C’est cette dernière qui est intervenue à Saint-Quentin, à près de 70 km de distance.
« Il est important de noter qu'il s'agissait d'une situation très atypique qui ne reflète en rien le niveau élevé de service qu'ANB continue d'offrir dans la région », indique son porte-parole dans un courriel rédigé uniquement en anglais.
L'entreprise Medavie, qui gère le service d'ambulance dans la province, a corroboré la réponse d'Ambulance Nouveau-Brunswick. Dans un message publié mercredi après-midi, le directeur des communications et relations avec les intervenants, Chisholm Pothier, a cependant recommandé la prudence à l’endroit des personnes n’ayant pas reçu de formation professionnelle qui, malgré de bonnes intentions, s’immiscent dans des situations médicales d’urgence
.

Plusieurs cas d'intervention d'ambulance qui ont pris trop de temps ont fait les manchettes dans la région du Restigouche.
Photo : Radio-Canada
Samedi, le ministre de la Santé Benoît Bourque soulignait qu’en cette période d'incertitude politique au Nouveau-Brunswick, sa capacité d’action en tant que ministre est limitée.
Nous ne sommes pas en mesure de prendre des décisions qui vont impacter le système de façon significative. On devra attendre encore quelques semaines pour voir ce qui va se passer
, avait-il alors déclaré.
Il invite la population à adresser ses plaintes à Ambulance Nouveau-Brunswick.
Les délais d'intervention à Ambulance Nouveau-Brunswick sont fixés à 9 minutes pour les zones urbaines et à 22 minutes pour les régions rurales.
Avec les informations de Serge Bouchard