Une fausse nouvelle qui nuit à Maxi

Un clip de la vidéo mise en ligne par l'internaute Sébastien Duchesneau.
Photo : Radio-Canada
Depuis le mois dernier, la chaîne d'alimentation Maxi est aux prises avec une « fausse nouvelle ». Une vidéo, qui montre une employée peu soucieuse des mesures d'hygiène, est associée à la chaîne d'épiceries. Mais il ne s'agit pas d'un de ses magasins. L'entreprise, qui appartient à Loblaw, a du mal à se défaire de l'image qui lui est accolée.
La vidéo, qui circule sur Facebook depuis 15 jours, montre une employée balayant des haricots dans un porte-poussière et jetant le tout sur le présentoir.
La femme porte un uniforme aux couleurs jaune et bleu, bien connues des clients de Maxi.
De plus, l'internaute titre faussement la vidéo : « Maxi, ben oui, Maxi ».
« »
Les nombreux adeptes des réseaux sociaux n'y ont vu que du feu : la vidéo a atteint presque un million de vues. Or, elle a été tournée dans une épicerie polonaise, il y a deux ans.
La direction de Maxi a envoyé deux messages à l'internaute responsable de la publication des images sur Facebook, Sébastien Duchesneau.
Soutenant qu'il s'agissait d'un cas de diffamation, elle a demandé le retrait de toute mention ou allusion à l'enseigne Maxi et à son slogan.
« L'origine de la vidéo c'est pas de moi, c'est une vidéo qui traîne sur Facebook depuis quand même longtemps, affirme M. Duchesneau. Le slogan de Maxi de M. Matte est très, très drôle, et puis j'ai profité de la situation pour faire une petite blague et puis malheureusement, c'est parti un peu à la dérive. »
M. Duchesneau affirme n'avoir reçu aucun message de Maxi, mais plutôt un appel d'un directeur. A-t-il demandé de retirer la vidéo?
« Non, jamais. »
« Mais quel était le but de la conversation alors? », lui demande la journaliste Maxime Bertrand. « Ben, de me spécifier que c'était pas dans un Maxi que la vidéo avait été tournée, et je lui ai répondu que je le savais », a répondu Sébastien Duchesneau.
Ce genre d'utilisation des images sur les réseaux sociaux est de plus en plus fréquent.
« Là, on tombe dans la capacité des gens de publier n'importe quoi et l'incapacité pour les gens qui reçoivent ce message, cette communication-là de faire le tri entre ce qui est vrai, ce qui ne l'est pas », explique Marc Snyder, conseiller chez Paradigme Affaires publiques.
« Si on regarde la jurisprudence des dernières années au Canada et au Québec, en particulier en matière de diffamation sur Internet, les cas ont explosé », soutient le professeur Nicolas Vermeys de la Faculté de droit de l'Université de Montréal.
Sébastien Duchesneau affirme qu'il n'a « pas voulu faire de tort à personne là-dedans ». Il a supprimé la vidéo et la direction de Maxi se dit satisfaite.
Avec les informations de Maxime Bertrand