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Changements climatiques : le GIEC sonne de nouveau l'alarme

La ville de Santiago dans le brouillard.

La ville de Santiago au Chili a enregistré des niveaux de pollution de l'air très élevés en juillet 2018.

Photo : AFP/Getty Images / CLAUDIO REYES

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C pourrait faire la différence entre la vie et la mort pour bon nombre d'humains et d'écosystèmes dans les prochaines décennies, prévient le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Mais les scientifiques du GIEC ont peu d'espoir de voir l'humanité relever ce défi.

« Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C nécessiterait des changements rapides, très profonds et sans précédent dans tous les aspects de la société », dit le GIEC dans son dernier rapport, dévoilé dimanche.

C’est avec cet appel solennel que les experts en changements climatiques les plus influents du monde ont interpellé les décideurs de toutes les nations.

Dans un rapport de 728 pages, les scientifiques exposent les nombreux impacts déjà à l'oeuvre, notamment la menace posée par un réchauffement au-delà de 1,5 °C (par rapport aux niveaux préindustriels) : vagues de chaleur, extinction d'espèces, déstabilisation des calottes polaires et montée des océans à long terme.

Citant près de 6000 sources scientifiques, les 91 auteurs du rapport énoncent en opposition les effets bénéfiques sur la météo, la santé des populations et les écosystèmes, advenant que l'humanité arrive à limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Selon le GIEC, si les dirigeants arrivaient à réussir ce pari :

  • Il y aurait moins de décès dus à la chaleur, au smog et aux maladies infectieuses;
  • Le niveau des mers s'élèverait d'environ 10 cm de moins;
  • Il y aurait considérablement moins de vagues de chaleur, d'averses et de sécheresses;
  • Le nombre de personnes souffrant de pénuries d'eau diminuerait de moitié;
  • Il y aurait deux fois moins de vertébrés et de plantes qui perdraient la majorité de leurs habitats.

Selon Debra Roberts, qui copréside l’un des groupes de travail du GIEC, ce rapport a pour but de « donner aux décideurs les informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions qui s'attaqueront aux changements climatiques ».

« Pour certaines personnes, il s'agit sans aucun doute d'une situation de vie ou de mort », a souligné de son côté Natalie Mahowald, scientifique en climatologie à l'Université Cornell et auteure principale du rapport.

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— Une citation de  Debra Roberts, coprésidente d’un des groupes de travail du GIEC

Mais si les États s'en tiennent à leurs engagements de réduction d'émissions pris dans le cadre de l'Accord de Paris en 2015, le réchauffement se chiffrera à 3 °C à la fin du siècle, note le GIEC.

Chaque fraction de degré compte

D'après les graphiques diffusés, les risques d'un réchauffement de 2° C sur les coraux des eaux chaudes ou sur la région de l'Arctique seraient « très élevés ». Les risques seraient aussi « élevés » en ce qui concerne l'augmentation du niveau des océans et les événements météorologiques extrêmes.

« Chaque petit accès de réchauffement supplémentaire compte, d'autant plus que passer 1,5° C accroît le risque de changements profonds, voire irréversibles, comme la perte de certains écosystèmes », explique Hans-Otto Pörtner, coprésident de cette session du GIEC qui a réuni chercheurs et représentants des États toute la semaine dernière en Corée du Sud.

Respecter les objectifs

En signant l’Accord de Paris, au terme de la COP21, les États signataires se sont engagés à maintenir la hausse de la température globale « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l'action menée pour limiter l'élévation des températures à 1,5 °C ».

La mention du seuil maintenant bien connu de 1,5 °C avait été obtenue par les petits États insulaires, dont l’existence même de certains est menacée par la hausse du niveau des océans.

Cette limite n’est cependant pas symbolique, et les experts du GIEC insistent sur l’importance de chaque fraction de degré Celsius de réchauffement sur « les écosystèmes, la santé et le bien-être humains ».

Le respect de cet objectif requerra toutefois des actions radicales; il faudra réduire nos émissions nettes de CO2 de 45 % par rapport au niveau de 2010 d’ici 2030 et que l’humanité soit carboneutre en 2050. Dans un peu plus de 30 ans, il faudrait donc que chaque tonne de CO2 émise dans l’atmosphère par les humains soit ensuite retirée.

« Y arriverons-nous à temps? Personne ne sait », dit Kaisa Kosonen, reponsable climat pour Greenpeace.

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— Une citation de  Kaisa Kosonen, responsable climat pour Greenpeace

Qu'est-ce que le GIEC?

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat est le principal organe international chargé d’évaluer le changement climatique. Il a été créé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement et par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) pour fournir au monde une vision scientifique claire de l’état actuel des connaissances en matière de changements climatiques et de leur incidence potentielle sur l’environnement et la sphère socioéconomique. Il compte actuellement 195 pays membres et se réunit au moins une fois par an.

Avec les informations de Associated Press, et Agence France-Presse

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