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La croissance économique, un modèle dépassé

La crise des changements climatiques s'accélère et des citoyens estiment que le système sur lequel repose l'économie en est le grand responsable. Ils prônent un changement radical de nos habitudes. Michel Marsolais s'est rendu au tout premier Festival de la décroissance à Montréal.

Photo : Radio-Canada/Simon-Marc Charron

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les gouvernements misent sur la croissance économique pour assurer la qualité de vie de leur population. Mais les tenants de la décroissance estiment que ce dogme mène droit à une catastrophe écologique. Ils étaient une centaine à discuter de solutions au premier Festival de la décroissance samedi à Montréal.

Produire plus, consommer plus, travailler plus. Depuis plus d’un siècle, notre mode de vie repose sur une croissance économique continue.

« Certains diront que c'est utopique d'être décroissant, mais c'est encore plus utopique de penser que la croissance va pouvoir continuer sur le long terme », dit Alix Ru, organisatrice de ce premier Festival de la décroissance.

« Ça va passer par une baisse de la consommation et surtout une baisse de la production de biens et de services pour émettre moins de gaz à effet de serre. C'est la seule solution. Le développement durable n'a pas réussi. Il faut carrément changer le système économique  », pense aussi le communicateur scientifique Jeremy Bouchez.

Le père du concept de la simplicité volontaire, Serge Mongeau, définit le développement durable comme une façon de retarder un peu les échéances. « Passer de l’auto à essence à l’auto électrique, ce n’est pas un vrai progrès. On [utilise] moins d’essence, mais finalement, on va la prendre dans la production d’électricité, pour produire tous les métaux que ça prend pour faire des autos, etc. »

À qui profite la croissance?

Yves-Marie Abraham, qui donne un cours sur la décroissance à HEC Montréal, rappelle que cette croissance ne profite pas à tous.

« C'est aussi l'élément profondément inégalitaire de la croissance, qui profite à une petite minorité et qui repose sur des rapports très inégalitaires entre les humains », dit-il. Yves-Marie Abraham se fait aussi critique des nouvelles technologies qui asservissent les consommateurs à de nouveaux besoins.

La croissance profite aux entreprises plutôt qu'aux humains, croit-il en somme.

« Le système économique dominant crée des inégalités parce qu’il n’y a pas de redistribution des richesses et qu’on les surexploite en plus, observe Jérémy Bouchez. On représente 0,01 % de la masse des êtres vivants sur la planète, et on est responsables de 85 % des dégâts environnementaux [...]. Donc, c’est plus large que les inégalités entre êtres humains, c’est avec toutes les espèces.  »

Si les adeptes de la décroissance prônent une réduction de notre consommation (qui passe en partie par la simplicité volontaire), ils négligent l'augmentation continue de la population mondiale. Avec plus de 9 milliards d'humains sur terre d'ici 30 ans, limiter l'exploitation des ressources va s'avérer difficile.

Les pays en émergence voient aussi leur population aspirer à davantage de consommation.

« En termes de diagnostic, c’est à la fois la croissance économique et la croissance démographique qui ont pour effet cette destruction sur le plan écologique. Remettre en question ce système, c’est probablement aussi voir une transition démographique », estime Yves-Marie Abraham.

Avec les informations de Michel Marsolais

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