Un film autochtone veut préserver la culture et la langue haïda

Le personnage de Kwa interprété par William Russ
Photo : Edge of the Knife
Le premier drame historique de langue haïda à avoir été produit, Edge of the Knife, est présenté le 4 et 5 octobre au Festival international du film de Vancouver.
Le film est un exploit puisque seulement une vingtaine de personnes parlent encore des dialectes haïdas.
Les deux réalisateurs Gwaai Edenshaw et Helen Haig-Brown viennent de la communauté et les comédiens sont des amateurs de la région. Le tournage s’est fait près de Masset dans le nord de l’archipel Haïda Gwaii.
Même s’ils sont de la communauté, aucun des comédiens ne parlait couramment la langue haïda. Ils ont dû participer à un camp intensif de deux semaines pour mémoriser leur texte et maîtriser la prononciation de deux dialectes utilisés.
Et pour ajouter à la difficulté de l'authenticité, le film est une reconstitution historique qui se déroule à la fin du 19e siècle.
Edge of the knife est une adaptation d’une légende qui parle de survie, de pardon et de communauté.
Malgré le ciel menaçant, le personnage Adiits’ii décide tout de même de partir en canot pour enseigner au fils de son ami comment pêcher le flétan.
Le lendemain, le corps du jeune adolescent est retrouvé sans vie sur la plage. Mais pas de trace d’Adiits’ii. Il a survécu, mais paralysé par la culpabilité du drame, il se réfugie en forêt où peu à peu il se transforme en Gaagiixiid, l’homme sauvage.
Les membres de sa communauté le retrouvent un an plus tard. Ils vont alors le capturer pour le sortir de la forêt et de son état sauvage.
Les producteurs espèrent que le film deviendra un outil pédagogique et contribuera à la survie de sa langue et de sa culture.