L’Alliance des gens s’oppose « aux écoles et aux hôpitaux francophones », selon Michel Bastarache

L'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick semble rassembler de nombreux électeurs déçus par les partis traditionnels.
Photo : Radio-Canada
« On a un parti créé pour s'opposer au bilinguisme, pour s'opposer aux écoles francophones et aux hôpitaux francophones », a lancé en début de semaine, devant un comité sénatorial, l'ancien juge de la Cour suprême du Canada Michel Bastarache en parlant de l'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick.
Un texte d’Anaïs Brasier avec les informations de Nicolas Steinbach
Lors des élections du 24 septembre, l’Alliance des gens a récolté près de 13 % du vote de la population. Si, comme le propose Michel Bastarache, on présume que les Acadiens n’ont pas voté pour ce parti
, 18 % du vote des anglophones de la province serait allé au parti de Kris Austin.
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C'est un signe, selon lui, que le bilinguisme ne se porte pas aussi bien qu'on le pense au Nouveau-Brunswick. Et on dit qu’on a fait des progrès extraordinaires. Moi, je pense qu’il faut réagir, non pas en fermant les yeux.
Kris Austin se dit choqué et déçu
Soit il trompe les gens volontairement, soit il ne nous comprend pas
, réagit Kris Austin, chef de l'Alliance.
En entrevue téléphonique, il assure que son parti appuie le bilinguisme. Selon lui, la plateforme de l’Alliance des gens propose simplement de faire les choses d’une façon qui a du sens et qui ne désavantage pas les unilingues anglophones
.
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Concernant les régies de santé, ajoute-t-il, les hôpitaux francophones resteront francophones. C’est le côté administratif de la dualité qui coûte des millions de dollars. Nous proposons une administration bilingue.
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Alors que les libéraux et les progressistes-conservateurs continuent de lutter pour le soutien du Parti vert, aucun parti n’a entamé de discussion officielle avec l’Alliance des gens.
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Pas de surprise du côté du Parti libéral, qui avait d’emblée fermé la porte à une entente avec l’Alliance des gens durant la campagne, affirmant que le programme et les valeurs des deux partis sont trop différents.
Quant au chef des progressistes-conservateurs, Blaine Higgs, il estime que le travail avec l’Alliance des gens est déjà fait. Notre objectif n'est pas d'avoir un accord ni une coalition, mais d'avoir une collaboration dans la législature
, dit-il. Kris Austin s'est déjà engagé à faire ça, il s'y est engagé auprès de la lieutenante-gouverneure.
Kris Austin semble toutefois surpris des négociations des progressistes-conservateurs avec le Parti vert.
S'il décide de se vendre au Parti vert, les électeurs vont se le rappeler
, menace le chef de l'Alliance des gens. Par ailleurs, ce que nous proposons est extrêmement similaire à ce que disent les progressistes-conservateurs dans leur plateforme.